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Bonnes moeurs

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Dans son éditorial d’hier (cf. édition du 9 avril 2015), Robert Schneider relate le comportement du secrétaire général de l’UEL, „tweedie“ pour les intimes et Nicolas Henckes pour ceux qui considèrent l’Union des entreprises luxembourgeoises comme un „machin“ sérieux, tout comme celui de Romain Schmit, honorable directeur de la Fédération des artisans, lors d’une récente...

Voilà qui en dit long sur la hauteur et le profil de ceux qui accèdent (sont nommés) à des postes de responsabilité et fait mieux comprendre pourquoi le dialogue social est plus compliqué que jamais. Quand le snobisme, c.-à-d. l’arrogance du pauvre selon Oscar Wilde, devient la caractéristique primaire des mécréants, la raison et le bon sens n’ont plus droit de cité.

L’humour si! Pour preuve: lors de la rencontre suivante entre les trois hommes, ledit „líder máximo“ a refusé de serrer la main dudit Schmit et l’a poliment prié de lui rendre le salut militaire dû. Comme quoi rit bien qui rit le dernier.
Ce qui se dégage de ces comportements à la fois enfantins, immatures, empreints de préjugés faussement idéologiques est que le pays n’est pas en crise. Sans quoi, MM. Henckes et Schmit auraient d’autres chats à fouetter que de jouer les adolescents mal dégrossis. Dès lors, leurs revendications patronales n’ont pas lieu d’être et les ministres en charge des dossiers n’ont qu’à en prendre bonne note.

La réforme des impôts qui pointe son nez, les discussions sur la durée du travail, le salaire minimum, les chiffres non pondérés sur la pauvreté ou celles du chômage portent pourtant sur des sujets graves de la vie de chacun et mériteraient qu’on s’y colle avec sérieux, rigueur et sens de l’intérêt public, donc collectif. A fortiori dans un petit pays en profonde mutation pour lequel la paix sociale et par conséquent le dialogue fertile entre partenaires sociaux et l’Etat est absolument vital.

Certes, se faire valoir sur Twitter ou Facebook émousse certains et valorise leur ego. Tout en dévalorisant leur fonction, mandat et organisation. Ce à quoi nul n’a intérêt, en définitif. Dans nos sociétés du superficiel et du superflu, l’esprit „café de commerce“ a pris le dessus sur la connaissance, la classe, le savoir-faire et le savoir-vivre. Pas étonnant que beaucoup aillent à vau-l’eau.

Le gouvernement Bettel-Schneider-Braz n’a pas la tâche facile. On peut certes parfois lui reprocher son inexpérience et des maladresses. Mais quoi de plus normal après trente ans de règne et d’opacité CSV? En fait, les nouveaux ont des idées, une approche nouvelle et une vision infiniment plus ouverte de la société. Encore faudrait-il qu’ils soient aidés, à commencer par leurs entourages, ce qui est loin d’être le cas.
La médisance et le mépris n’ont jamais fait progresser qui que ce soit. Le progrès passe par la concertation et le consensus basé sur compromis intelligent.