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Civisme, civilité, Démocratie

Civisme, civilité, Démocratie

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45 minutes pour mourir, dans d’atroces souffrances, c’est bien long. Surtout quand l’Etat se transforme en assassin sous prétexte de rendre justice.

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Ce fut pourtant le cas ces jours-ci aux Etats-Unis, après deux autres exécutions la semaine précédente.

La bonne nouvelle fut que l’Europe n’exporte plus là-bas le produit anesthésiant pour les piqûres de la mort. L’intéressante fut que la superpuissance n’arrive pas à en produire de „qualité“. L’horrible nouvelle reste qu’une démocratie qui inflige des leçons à la terre entière, se comporte comme des sauvages.

Le civisme et la civilité sont étroitement liés en démocratie. Mais l’Occident aime à pointer du doigt le reste du monde tout en s’arrangeant avec ses beaux principes.

Si elle se transforme en bourreau, elle le fait soi-disant au nom de la justice. Quand elle liquide des chefs d’Etat, c’est au nom des libertés. Ainsi, le shah d’Iran, le si parfait allié, tomba en disgrâce le jour où il voulut nationaliser le pétrole de son pays. On a vu le résultat, l’Iran souffrant toujours du post-khomeinisme, les femmes en premier lieu.

De la même manière, Moubarak devint de grand pote un terrible ennemi. Des hordes fanatiques furent financées et amenées au pouvoir. Cela s’appelait le printemps, printemps arabe qui ne dura guère. Et lorsque les islamistes, ce qui fut prévisible, s’avéraient dangereux, ce fut à nouveau à un général, le funeste Morsi, que l’on recourut. L’Egypte continue de survivre avec l’argent et les armes américaines et le nouveau copain fait exécuter 500 personnes en une matinée …

Le beurre et l’argent du beurre

Est-il possible d’installer dans la durée un régime démocratique, si l’Etat lui-même n’est pas exemplaire et s’il ne remplit pas sa mission première, celle de la civilité apprise à tous et le civisme pratiqué pour ceux qui ont une mission publique?

Dans un courrier qualifié de „prussien“ par une consœur, l’ex-conseiller de Luc Frieden, M. Heinrich, se plaint de ce que nous ayons condamné sa démarche et son comportement. S’estimant maltraité, lui „qu’on“ aurait acculé à la démission, se pose en victime. Ben voyons!

1. Un haut fonctionnaire est investi d’une mission au service de l’Etat. Il est dès lors une personne publique sujette au regard de l’opinion et de la presse qui peuvent librement commenter ses actes.

2. Il est de notoriété publique que le gouvernement a un mal fou à licencier un haut fonctionnaire, son statut étant littéralement en béton et le moindre déplacement donnant lieu à un scandale.

3. Un haut fonctionnaire est un serviteur. Il exécute les ordres du gouvernement et donc de son premier ministre et fait ses états d’âme. La collectivité nationale le paie pour qu’il s’investisse pour le bien public.

4. Un haut fonctionnaire reçoit des mandats au nom de l’Etat. Il n’est pas tenu, au Luxembourg, à reverser ses jetons. En contrepartie il est censé taire tout ce qu’il apprend dans le cadre de ses mandats.

5. Un haut fonctionnaire, s’il choisit délibérément à changer de métier, doit être astreint à ne pas transférer ses informations acquises dans l’exercice de sa tâche antérieure.

Un autre point de déontologie, du reste bafoué à plusieurs reprises par des conseillers de premiers ministres, voire de ministres des Finances …

Reste une question majeure

Au nom de quoi, les fonctionnaires de l’Etat ont-ils droit à des années de congés sans solde et peuvent réintégrer leurs postes et leurs grades comme si de rien n’était?

Celui qui ose changer de cap doit être libre de le faire, par défi professionnel où pour gagner plus d’argent. A condition qu’après avoir testé ou échoué ailleurs, il ne retrouve pas le nid douillet.

Quand Romain Bausch, un exemple, a pris la tête de SES, il est parti pour de bon. Discrètement, dignement, courageusement et sans rien demander.

Et cela continue de l’honorer.

Thèse et anti-thèse.