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Version «soft»

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(Tageblatt)

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Ce mercredi, le Conseil national des femmes a célébré son 40e anniversaire. Une véritable prouesse quand on sait comment il se compose et combien il est difficile, dès lors, de parvenir à des opinons et des avis unitaires sur des sujets sociétaux et politiques de la première importance.

Chapeau donc, Mesdames, et longue route.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Dans son discours, la présidente en exercice, Mme Claude Wolf, a rappelé que le CNF était né dans la foulée de l’activisme du MLF, jugé trop pointu par certaines, d’où l’idée de mettre en place une version „soft“ pouvant concilier toutes les sensibilités.

Le mot est donné: „version soft“! Comme c’est politiquement correct, si typiquement luxembourgeois, si pratique pour régir la vie dans une société bourgeoise et petite-bourgeoise où tout un chacun se fréquente au quotidien.

Cela pouvait même être une vertu, en temps de forte conjoncture, d’unicité du pays, dans un univers de „l’autre-soi“. En est-ce une de nos jours? Ou serait-ce devenu une véritable plaie, une hypothèque qui greffe l’avenir? Dans la société luxembourgeoise, beaucoup de choses vont à vau-l’eau. Tout le monde le sent, le sait, le dit à mots couverts. Et, soyons clairs sur ce point, ce n’est guère la faute du jeune gouvernement actuel. Bien au contraire. Durant ces trente dernières années, les problèmes ont été occultés, soit minimisés, justement en „version soft“. Comme si la confrontation, y compris des idées, était une tare.

De fil en aiguille, le sentiment de mal-être s’est accru, l’intégration a échoué, la frustration prend des chemins détournés pour le moins déplaisants. L’opinion publique ne se retrouve plus dans cette Union européenne devenue un corps étranger au service de l’économie et une espèce de maître d’école psychorigide qui punit, impose, décrète. La population, pourtant cosmopolite par essence et nécessité, est désemparée face aux changements d’avantage subis que choisis; elle devient anxiogène, ce qui en fait un terreau pour les populistes de tous bords.

Pourquoi évite-t-on un vaste débat public sur l’intégration, sur les nouveaux arrivants, réfugiés et autres? Pourquoi veut-on cacher que rien, rien de rien, ne sera plus jamais pareil? Pourquoi sommes-nous devenus incapables de défendre haut et fort nos valeurs et principes démocratiques, nos exigences d’émancipation et d’égalité des sexes? Pourquoi fait-on semblant de croire que les musulmans s’adapteraient, alors que nous vivons au quotidien – dans la rue, au supermarché, à l’école – que tel n’est pas le cas? Pourquoi ne pas créer le cadre juridique et législatif les obligeant, par écrit, à s’engager à respecter à la lettre nos règles, notre mode de vie, quitte à renvoyer illico presto le premier qui y dérogerait?

Faiblesse, lâcheté, peur d’être jugé par Bruxelles? Et alors? A Bruxelles, on a embrassé Berlusconi, Orban, Haider et courtisé tous les rois et émirs corrompus du Moyen-Orient. On y a courtisé „nos frères“ en trafic d’armes africains …
Pourquoi nous gênerions-nous d’affirmer des valeurs philosophiques dignes d’une humanité éclairée?