Finalité: obtenir le feu vert pour ce qui sera alors la plate-forme commune pour les cinq prochaines années. Ce n’est qu’ensuite qu’ils procéderont à la répartition, voire restructuration des départements ministériels et à la nomination des futurs ministres et/ou secrétaires d’Etat.
Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Aux yeux de certains, ce timing peut paraître long. Il n’en est rien en vérité, vu les enjeux.
Le fait de discuter des moindres détails et le souci d’aboutir à des consensus viables doivent être salués. Aller au fond des choses permet en effet d’anticiper des difficultés postérieures et d’éventuelles divergences de vue que le pays ne pardonnerait pas à ceux considérés comme étant capables d’un nouveau départ.
D’autant que les questions clés sont nombreuses, la toile de fond nationale et européenne complexe et l’héritage difficile. Car force est d’avouer que des dossiers peu reluisants s’étaient amassés dans les placards, parmi lesquels le chômage, des jeunes comme des seniors, Cargolux, Dexia, Bommeleeër, SREL, pour ne citer que ceux-là.
Des hommes et des réformes
Chacun, y compris du côté patronal, aura compris entretemps que le dialogue tripartite n’est pas une plaie, mais un gage de stabilité pour le Grand-Duché. Or, petit, le pays a besoin de stabilité comme de sérénité, de pragmatisme et de volonté d’innovation.
Pour repartir sur de nouvelles bases, l’esprit de créativité est nécessaire. Notamment dans le regroupement des ministères actuels qui sont pour beaucoup plus le fruit d’une volonté d’influence et de pouvoir que d’intérêt national. L’équipe en devenir devra veiller à cet aspect.
Mais on ne redémarre pas sans prendre en compte les personnalités qui composeront le gouvernement. Il y a, disons-le, des têtes que l’on aura vues trop longtemps. La notion du temps évolue avec la société et cet aspect ne saurait être ignoré. La méthode et la psychologie collective ont leur rôle à jouer, n’en déplaise à personne.
Côté POSL, il faut donc espérer qu’Etienne Schneider, véritable artisan du regain de crédibilité de son parti à la veille des élections législatives anticipées, ait le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique gagnante. Quitte à déplaire à quelques camarades, incapables de sortir des concepts passés.
Sans quoi, le combat eût été vain.
Et puis, nul homme, nulle femme et nul parti n’est nécessairement abonné à un ministère. Les égoïsmes sont à mettre au rancart au même titre que le narcissisme. Seul compte le devenir du Luxembourg et de ses citoyens.
Ce dernier a perdu beaucoup en sympathie bon an, mal an. En Europe surtout dont il est la cible des attaques de toutes parts, en particulier des grands Etats membres de l’Union européenne pourtant considérés et supposés être les amis de Jean-Claude Juncker.
Récemment encore, ce fut sur une pleine page de journal qu’un auteur réputé réclamait dans le journal Le Monde l’exclusion de l’UE du Luxembourg, „paradis fiscal“.
Il y a donc de la reconquête à faire, en termes d’amitié et cela n’ira pas du jour au lendemain.
Aux „nouveaux“ il appartiendra de ne pas décevoir. Pas plus qu’ils n’ont à se soucier des critiques assurées et systématiques de la future opposition CSV qui ne les lâchera pas.
Il en est ainsi, en démocratie.
Le véritable juge sera ailleurs. C’est le monde du travail qu’il faut convaincre de l’efficacité et du mieux-disant social et sociétal.
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