Headlines

Un choix

Un choix
(AFP)

Jetzt weiterlesen! !

Für 0.99 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

75% de nos voisins français approuvent l’intervention militaire au Mali. L’ensemble de la classe politique – si l’on oublie le sempiternel larmoyant Mélenchon – soutient la décision du président de la République dont beaucoup, soit dit en passant, ont découvert la fermeté et la capacité de réagir.

Fallait-il donc que la France aille se battre en prenant de gros risques, sur le continent africain? N’est-ce pas un acte post-colonialiste comme ne manquera pas d’arguer la gauche de la gauche? Non, tel est du moins notre opinion. Car il y a dans la vie des Etats comme dans celle des citoyens, des choix qu’il faut faire et, dès lors, assumer.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Au Mali, il en va tout bonnement de l’unité d’un pays et de son avenir démocratique. Avec, en cas d’échec, le risque de contamination aux pays voisins, avec les conséquences que l’on peut imaginer aisément, tôt ou tard sur nos régions.

Le nain politique

Le fait que la France, avec l’assentiment des Nations unies, soit condamnée à mener seule le combat, montre une fois encore que l’Union européenne est un nain politique et diplomatique.

Barroso est aux abonnés absents. L’inénarrable Mme Ashton encaisse un salaire, mais n’existe pas, Van Rompuy semble ces temps-ci écrire des poèmes et de toute façon, l’UE n’a ni armée ni politique étrangère commune.

Elle n’a pas non plus, faut-il croire, de modèle de société. Car s’il existait, il y a belle lurette qu’elle agirait pour le défendre.

Peut-elle, l’Europe, accepter que des hordes fanatiques religieuses envahissent tout ou partie d’un pays, des terroristes financés par des nébuleuses du Proche et Moyen Orient et dont les idéologues sont basés dans des écoles et universités fondamentalistes au Pakistan, en Egypte, en Arabie Saoudite, des Etats comme le Qatar jouant les grands argentiers?

Veut-elle, l’Europe, que ses pays aient à subir le niqab, la burka, les barbus, une relation homme-femme contraire à tous les combats menés depuis la Renaissance?

Accepte-t-elle que des nébuleuses du type Al-Qaïda, Aqmi, Ansar Eddine et autres fassent la loi, flagellent, coupent des mains, torturent, prennent le pouvoir, forgent les mentalités, conditionnent directement ou indirectement nos vies, aiguisent nos peurs, nous menacent?

La réponse est toute trouvée: non, nous ne pouvons vouloir ça et dans le droit fil, nous avons à réagir.

Il serait du devoir de tous les Etats membres européens de soutenir la démarche française autrement qu’en paroles. Daniel Cohn-Bendit a très bien résumé la situation actuelle: „Que les Français aillent se faire tirer. Les autres fourniront les infirmières …“

Les civilisations s’effondrent à juste titre quand elles sont lâches, qu’elles n’ont plus la capacité de rebondir pour défendre ce à quoi elles croient. Si l’on n’est plus disposé à livrer bataille pour aider les Maliens qui ont peur de l’islamisme le plus obscurantiste qui soit, alors qui est-on devenu?

L’option prise par Paris est courageuse. Car l’opération est compliquée, risque d’être longue et impliquera des dégâts collatéraux. Il faut le savoir d’avance. Ce n’est pas une raison suffisante pour résigner. Car les peuples africains ont suffisamment souffert, y compris de notre faute par le passé. Ils ne méritent pas d’être abandonnés à Al-Qaïda et consorts.