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Sérénité

Sérénité
(AP)

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La trêve des confiseurs approche et qui ne rêve pas à une pause faite de sérénité, de calme, de joie simple?

Il serait bon et utile que la politique s’en inspire. Car à force de courir après le pouvoir et la gloire, les meilleurs finissent par s’user et par abuser.

Vladimir Poutine, qui fut un grand président sous son premier mandat, n’a guère été tendre au début du second. Serait-il revenu à de meilleures idées? L’action de „grâce“ dans laquelle il s’engage montre en tout cas qu’il n’a pas perdu la main.

Il dit vouloir libérer Michaïl Khodorkovski, l’ex-homme le plus riche de Russie, détenu en camp depuis dix ans. Il l’aurait été de toute façon, si un troisième procès avait eu lieu.

Néanmoins, la clémence présidentielle est habile, puisque les Russes qui – à l’instar de tous les autres peuples – ont la mémoire courte et avaient fini par plaindre celui qu’ils avaient jadis exécré pour tout l’argent amassé sur leur dos, n’auront plus raison d’en faire un faux martyre. Pas plus que les fameuses Pussy Riot, ces musiciennes adulées par une partie de la population, méconnues d’une autre et élevées au rang de combattantes de la liberté par l’Occident. Elles aussi retrouveront la liberté et les caméras.

De là à conclure à un profond changement de la part du patron du Kremlin serait osé. Mais Poutine, qui avait l’habitude du sale boulot à faire après avoir „hérité“ d’une Russie politico-économico corrompue jusqu’aux os sous Boris Eltsine, n’est pas à une critique occidentale près. Peut-être a-t-il simplement senti que le moment était venu de changer de politique, voire de communication.

Sotchi

Evidemment, l’Europe et l’Ouest vont prendre l’habituel raccourci en affirmant que les Jeux olympiques en sont la principale raison. Reste que l’histoire ne se répète pas à l’identique et que le boycott du plus beau rassemblement d’athlètes de la planète est une stupidité.

Que Gauck n’aille pas à Sotchi nous importe peu. Idem pour Hollande. Reding, la commissaire, n’a pas le droit de parler en notre nom d’Européens. Son empressement à faire sa pub et à faire de beaux yeux à „Angela“ (citation) est ridicule.

Concernant le Luxembourg, les choses sont simples à l’extrême: si (et c’est le cas) nous avons un sportif en compétition, tant le comité olympique que le ministre de tutelle ont leur place à Sotchi. Le pays trouvera bien dans un tiroir les euros nécessaires pour l’hôtel et l’avion. Au lieu d’ouvrir trois fois le même fossé (Poste, gaz, canalisation) dans la même rue, nous ferons trois en un pour le bonheur des habitants et des contribuables!

Il ne s’agit pas de délivrer un blanc-seing aux autorités russes, pas plus qu’à celles d’Ukraine, de Biélorussie ou du Kazakhstan. Il faut critiquer ce qui doit l’être, en toute franchise. Par exemple les lois homophobes. Pas question en revanche de faire comme si le monde était partagé en deux avec d’un côté les bons et de l’autre les mauvais. L’ère Reagan est passée …

Il appartient à l’Union européenne d’entretenir des relations partenariales efficaces avec la Russie à tous les niveaux, car ce vieux et fier pays est européen et nous partageons avec lui une histoire humaine, culturelle et politique de longue durée. Quelques cours d’histoire en lieu et place de cours informatiques permettraient de l’apprendre aux plus jeunes et à le remémorer à ceux qui l’auraient oublié.

L’Histoire s’inscrit dans la durée et elle est nécessairement agitée par moments. S’en souvenir revient à aborder l’actualité au quotidien avec recul et donc, oui, de la sérénité.

Sur ce, Bonnes Fêtes à ceux qui partent et à ceux qui restent en famille. Avec un sourire à tous ceux, trop nombreux, seuls.