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Courage les gars!

Courage les gars!
(Tageblatt)

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Est-ce qu’il nous viendrait à l’idée de manifester en scandant des menaces contre autrui parce que la culture et le mode de vie dans un pays étranger nous déplairaient?

Est-ce que nous piétinerions le drapeau de ce pays, le brûlerions, déchirerions l’effigie de son chef d’Etat? La réponse est négative, évidemment non.

Pourtant, ce sont des images d’hommes et de femmes par centaines de milliers se comportant comme des sauvages qui nous proviennent ces jours-ci de Tchétchénie, du Pakistan, du Yémen, même de Gaza où les adultes n’hésitent pas à embrigader des enfants comme si besoin était de former dès la prime enfance la relève des fanatiques de demain. Fous de dieu?

Que vaudrait donc un dieu qui, s’il existait, serait aussi intolérant vis-à-vis d’autrui, si imbu de lui-même qu’il n’accepterait d’autre pouvoir que le sien, d’autre vérité que celle qui est sienne si l’on en croit ses interprètes autoproclamés sur terre?

Chacun est libre de sa pensée; chacun a le droit de croire en ce et en qui il le souhaite. Il en résulte que les religions se doivent d’être respectées dans le cadre des libertés individuelles dont la liberté intellectuelle. Pas question en revanche d’octroyer une place institutionnelle dans la vie politique aux églises (au sens très large), sorte de gigantesques „think tanks“ dont le but est de canaliser et formater les esprits. En clair: tout un chacun peut pratiquer le catholicisme, l’islamisme, le judaïsme, le bouddhisme, etc. en tant qu’acte privé. L’Etat est laïc, en toutes choses.

Il est grand temps d’en finir avec les demi-mesures. L’instruction religieuse n’a que faire à l’école et l’éducation civique doit enfin devenir civique. De surcroît, elle doit être enseignée par des personnes à cent pour cent au-dessus de la mêlée.
Chaque église (= église, mosquée, temple, synagogue …) dispose de salles adéquates pour accueillir les intéressés et n’a qu’à demander une cotisation. Comme dans tant et tant de pays sur la planète. Pourquoi faudrait-il payer les „instructeurs“? Ceux des écoles de danse, de sport, d’activités culturelles ne sont pas non plus fonctionnaires ou salariés communaux. Ils n’ont pas de régime fiscal privilégié, ne sont ni logés, ni blanchis, ni nourris.

Celui qui veut croire doit investir dans sa foi, consentir un effort, être capable d’un geste d’abnégation. Et les églises, un peu moins riches, s’intéresseraient peut-être plus au fait qu’un pour cent des habitants sur terre possèdent plus que les 99 pour cent restants!

Le feraient-elles, qu’elles deviendraient plus utiles à la société que d’essayer d’influencer les lois civiles, d’attaquer les lois sociétales dès qu’elles montrent un timide progrès dans des domaines comme l’avortement ou l’euthanasie. Encore heureux que le pape François rappelle parfois quelques évidences. Ainsi quand il dit haut et fort qu’être catholique „ne signifie pas procréer comme des lapins“ …

Bref, l’accord dit verbal entre le premier ministre et les représentants du culte ne nous intéresse pas dans la mesure qu’à force de mettre de l’eau dans le vin, le projet initial finira inodore, incolore et surtout insipide. La politique gagnerait en montrant du courage et en tenant ses promesses. Quitte à déplaire aux lobbyistes!