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Que vive la press-attitude!

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(dpa)

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Nos voisins français ont élu François Hollande. En toute conscience, librement. Parce qu’ils en avaient assez des postures de son prédécesseur et parce qu’ils voulaient, au moins, tenter le changement.

Voilà quelques semaines que le nouveau président est à l’oeuvre. Il découvre l’héritage calamiteux sur le plan des finances publiques, doit faire (cela, il le savait) face à la crise des marchés financiers et ce qui en découle, et il met en place ses premières mesures. Rien n’est fait et, pourtant, le voici déjà victime d’attaques ciblées, émanant davantage des médias que de la population. Il est vrai que la majorité de la presse française se situe à droite et que bon nombre de journalistes doivent leur salaire, leur carrière et souvent même leur logement parisien à l’actuelle opposition, la droite.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Hollande est trop fin, trop cultivé et trop bien formé pour ignorer les exigences économiques du moment. Ce qui ne l’empêche ni de vouloir tenir ses promesses, ni ses engagements. Il avait répété à maintes reprises qu’il souhaitait un pacte de croissance européen, sans quoi la France ne ratifierait pas le traité sur la discipline budgétaire. Il tient bon face à dame Merkel et cela l’honore. La République l’eût-elle fait avant, peut-être que l’UE ne serait pas arrivée au point où elle en est aujourd’hui.

Plaidoyer à contre-courants

Ah, qu’il est rigolo ce Hollande qui donne 2 petits pour cent aux salariés les moins bien dotés! Que la droite hurle est compréhensible, c’est son rôle d’opposante. Que la gauche se moque, voire dénonce, est grave.

Voilà quelqu’un qui donne 2% au moment où d’autres amputent les citoyens de 2% (par exemple en trafiquant l’index) et ce ne serait rien, rien du tout?

Que l’on impose les mieux nantis, taxe davantage les gros (très gros) héritages: où serait le problème? Les Bettencourt, Dassault et autres dynasties de l’argent n’en mourront pas.

Que l’on applique (enfin) une taxe sur les transactions financières et que l’on surtaxe justement de 3% les dividendes: où serait le mal? Il faut bien combler le trou creusé, notamment, par les remboursements fiscaux aux riches.

Loin de nous l’idée de mépriser l’idée de richesse. Elle est respectable si l’argent est gagné honnêtement et non pas sur le dos des plus faibles. Elle l’est si elle va de pair avec le mécénat, la redistribution mesurée, la décence.

Mais de cela, on est loin. Puisque l’Etat doit sauter dans la brèche parce que les banquiers ont été de vulgaires spéculateurs et que lui revient le rôle, c’est le cas en France, de vendre des avions invendables (les Rafale par exemple) d’entreprises privées au point d’avoir quelques fois à se compromettre politiquement et diplomatiquement, n’est-il pas normal que l’Etat, cet Etat, essaie de rentrer dans ses frais? Pour mieux assurer le rôle qui est le sien, celui de l’intérêt public et donc de l’intérêt collectif!

Tous les Européens devraient soutenir François Hollande dans sa difficile tentative d’essayer de faire les choses autrement. Ceux qui le vouent aux gémonies, pis, qui font tout pour le faire échouer, devraient alors clamer haut et fort sur la place publique qu’ils sont les complices des néo-capitalistes les plus débridés.