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Il faut transformer l’essai

Il faut transformer l’essai

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La politique, au Luxembourg, sera désormais dure comme le rugby. Mais elle n’est pas un jeu.

Après les élections du 20 octobre qui ont rompu avec la pesante continuité du CSV, il y va d’objectifs éthiques, sociétaux, culturels, économiques et sociaux. Qui réussit à former le gouvernement devra transformer l’essai et marquer des points.

Pour avoir vécu, il y a quasiment 40 ans, l’opposition farouche et féroce des Noirs privés de leur droit imaginaire, celui au pouvoir, je ne crois pas à une alternance sereine. Juncker et les siens, et surtout les jeunes loups mis à l’écart alors qu’ils touchaient au but, vont sans relâche monter à la bagarre, soutenus de façon inconditionnelle par leurs alliés de l’évêché, du Wort et du LCGB. Ils se permettront tous les coups, les plus bas et les plus sournois, comme du temps de Thorn.

Oui, ceci est un procès d’intention. Il découle d’un raisonnement implacablement logique:

Comme ni M. Juncker ni son entourage n’admettent d’autre règle que la leur, à savoir que le droit de former le gouvernement revient au parti ayant reçu le plus grand nombre de suffrages, ils s’estiment trompés, lésés, spoliés, et par conséquent autorisés à user de tous les moyens pour récupérer aussi vite que possible le pouvoir perdu.

A leurs yeux, Bettel, Schneider et Bausch sont ni plus ni moins que des usurpateurs, des vassales en rébellion, à mater; ils avaient sous-estimé Schneider, capable, on ne sait comment, de répondre au profond besoin de repositionnement de la base socialiste; ils croyaient bêtement que Bettel n’était qu’un second couteau; Bausch leur apparaissait comme un serf potentiel.

Et voilà! Bettel n’attend même pas que Juncker lui tende la main, il se tourne vers Schneider qui n’entend pas disputer au grand gagnant du scrutin sa place de Premier, et Bausch ne craint pas le rôle historique qui lui est dévolu: celui d’apporter au duo l’indispensable troisième force, celle qui crée la majorité nécessaire face à la phalange.

Tout cela nous réjouit d’autant plus que les socialistes étaient donnés perdants et, de ce fait, la coalition à trois numériquement impossible, la surprise sortie des urnes fut des meilleures.

Que recommanderions-nous au gouvernement en gestation si ses membres, „neufs“ mais pleins d’ardeur, voulaient bien nous écouter?

Très simplement: faites vite. Prenez-les à la hussarde en politique sociétale; avancez imperturbablement sur le chemin de la cohésion sociale: les écarts ne doivent plus se creuser.

Et surtout, donnez une vraie chance aux jeunes. Ils n’ont pas que le droit au travail salarié, ils ont surtout le droit à un enseignement qui les incite à puiser au plus profond des réserves de leur intellect. Afin qu’ils soient armés pour réussir là où nous avons échoué: bâtir une société un peu plus juste.