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Vigilance

Vigilance
(Tageblatt)

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Les partenaires en lice pour former la prochaine coalition sont au travail. Ils ont compris qu’il leur faudra une plate-forme commune solide qui ne laissera pas de place aux fantaisies incongrues ultérieures de tel ou tel autre élu.

Tout comme ils savent que l’opposition CSV ne leur fera pas de cadeaux. Au besoin, il leur suffira de relire les archives et la presse durant la période 1974-1979. Trente-cinq ans de plus au pouvoir n’ont sûrement pas aidé l’éternel parti majoritaire (avec un tiers de l’électorat) à se détacher du pouvoir et des postes y affectés. A moins, faisons ce crédit à la personne qu’il est, que Jean-Claude Juncker ne parvienne à tirer les esprits de certains de ses compagnons de route vers le haut.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

La nouvelle équipe devra garder à l’œil „l’ambiente“ de la société. Car rien n’est plus évolutif. Se rappeler donc qu’un verre à moitié vide est aussi un verre à moitié plein et qu’on peut le remplir à force de discernement. Cela n’est possible qu’avec le concert de tous, et en cela, les prochaines élections sociales seront déterminantes. La force passe par la concertation, le dialogue, l’accord. L’épreuve de force est la solution du pire.

Regardons ce qui se passe chez nos voisins. Qui eût cru que Mme Merkel, cette dame en acier qui se voudrait (cf. le Spiegel) désormais „chancelière de l’Europe“ avec la complicité du SPD Martin Schulz à la Commission, accepterait un jour le salaire minimum avec un petit sourire? Et quelques autres compromis sociaux en plus? Bref, tout vient à point pour qui sait attendre …

Des héritages

Les Allemands n’ont que peu de sous, même si l’Allemagne se porte encore relativement bien. La Belgique se débat difficilement, l’Italie se débrouille, le Portugal trinque. La France, comme à l’accoutumée, affiche ses états d’âme. Sans quoi elle s’en sortirait peut-être. Mais le veut-elle?
L’héritage qu’a laissé Nicolas Sarkozy est abyssal. Il le reconnaît d’ailleurs volontiers en privé. A son successeur de se débrouiller, y compris avec les lois votées avant son élection, telle la fameuse écotaxe, qui met à feu et à sang la Bretagne.
Au point que même les Verts, si rigoristes quand il y va de taxation, se taisent. Licenciements, fermetures: éternel débat entre productivité, compétitivité, durée de travail, coût indirect, etc.

Pourtant, dans les grandes entreprises allemandes, les salariés travaillent moins longtemps qu’en France. Sauf que les Français l’ignorent et que, surtout, jusqu’ici, l’absence de SMIC a grandement servi l’économie allemande et créé un écart de concurrence que l’Union européenne n’a pas su interdire.

Anomalie, pareille à celle qui prévaut toujours dans le secteur financier. Après avoir été sauvées de justesse par le denier public, qu’ont fait les grandes banques privées, avec ou sans capital public? Elles se sont „restructurées“, c.-à-d. ont licencié de façon plus ou moins officielle (cela s’appelle maigrir), elles se sont redéployées et sont allées à la recherche de nouveaux secteurs „porteurs“.

En bref: elles n’investissent pas pour créer de la croissance et de l’embauche en aidant les petites et moyennes entreprises, mais investissent dans l’argent. En d’autres termes, elles investissent peu ou rien et spéculent davantage encore qu’avant la crise de 2008.

Un fait est: la colère monte en Europe, la fronde s’accélère.

Alors se posent deux questions:

1) Jusqu’où la politique est-elle complice et pourquoi?

2) Jusqu’où les citoyens sont-ils complices et pourquoi?

Dans l’intérêt de qui? De leur pays respectif, de la collectivité, de la jeunesse, de la cohésion nationale et sociale. Voire dans l’intérêt d’un minuscule groupe d’hommes et de femmes de toute façon hyperprivilégiés?

Il faut se méfier des bruits de fond. Agir avant que l’explosion sociale ne se produise.