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Une tâche impossible

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Le revoilà sur le devant de la scène, Nicolas Sarkozy, nerveux, pressé, hyperactif. Fidèle à lui-même en somme, lui qui avait annoncé devant micros et caméras qu’il avait changé.

L’homme n’a pas l’étoffe d’un Pinay ou d’un de Gaulle, voire même d’un Giscard. Il n’est pas fait pour être un sage, réfléchissant au calme et recevant très exceptionnellement pour donner quelque conseil utile à un successeur. Il n’est pas non plus un Schröder ou un Blair, courant de conférence en conférence et faisant claquer le tiroir-caisse.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Certes, il avait signalé lors de son cuisant échec qu’il allait désormais gagner de l’argent. Mais tout le luxe au monde ne vaut rien si on se sent inutile et sans prise réelle sur le devenir des choses.

L’hyperactif ex-enfant magouilleur RPR de Neuilly ne pouvait se contenter d’accompagner sa belle en tournée. Il veut briller, influer, influencer, peser sur les gens autant que sur les événements. Alors il a reconquis, mal d’ailleurs, l’UMP qu’il prétend réformer pour viser l’Elysée une fois encore. Faute de programme et faute de ligne politique, il s’adonne à l’hyperactivisme. On le fera courir de Berlin à Londres, de Washington à Moscou, faire le tour du monde en déclarant qu’il faut une autre Europe, un nouveau monde et une France différente de celle qu’il a laissée en héritage.

Ce que l’on aura compris, c’est qu’il est un battant et l’adversaire – sinon l’ennemi coriace – de ses propres amis politiques. Il fallait en effet oser faire siffler Alain Juppé de son fief bordelais, laisser k.o. debout Copé, l’homme des financements occultes de la campagne d’un certain … Nicolas Sarkozy. Il fut de droite. Le voici de la droite dure, de celle qui concurrence Marine Le Pen, celle dont il est persuadé qu’elle sera sa concurrente au deuxième tour de la présidentielle. A ceci près qu’à force de faire des pieds et des mains, il risque d’avoir fatigué le plus patient et indulgent des Français d’ici à la prochaine présidentielle, c.-à-d. deux ans.

Quelle Europe veut Sarkozy? Celle de Merkozy avec la complicité de Barroso?

Ce fut une erreur sinon une catastrophe, le symbole des banques sauvées et des emplois sacrifiés. L’Union des modestes laissés à la marge, de la ruine des PME, celle de l’escalade des conflits locaux au sein même de l’Europe, celle des applaudissements devant des printemps qui ne furent qu’hiver, de la Libye à l’Egypte en passant par Kaboul et Bagdad.

Il faut admettre honnêtement que son successeur n’a pas mieux fait. La politique étrangère française doit procurer des cauchemars à de Gaulle et à Mitterrand et sidérer Jacques Chirac.

L’UE n’a pas trouvé de nouvel élan ni changé ses priorités pour favoriser la relance économique et industrielle, créer massivement des emplois et sortir enfin de la nuit ces millions de jeunes délaissés et qui, demain, bientôt, formeront les bataillons d’une révolte inévitable.

Les discours sur l’immigration et la fermeture des frontières Schengen sont vains. Le monde est devenu globalisé. Se préoccuper davantage du thon rouge que de la mainmise des Google, Facebook et autres Twitter sur nos sphères de liberté et désormais jusqu’à notre petit commerce local, est signe d’errements et d’inconscience.

Il faudrait donc que d’autres, par exemple Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, parviennent à remettre les pendules à zéro. Pour créer en quelque sorte une nouvelle société mieux formée, plus juste, plus saine économiquement. Avec quelles énergies et, surtout, quels moyens? Les actuelles grosses têtes au pouvoir ou dans l’opposition en UE n’en ont pas le format.