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Une question de volonté

Une question de volonté

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Imaginons que le Parlement français ne ratifie pas le fameux pacte budgétaire devenu un dogme pour la chancelière. Qu’adviendrait-il? Rien, strictement rien, si ce n’est, peut-être, un jour ou deux de bouderie à la bourse. Et alors? Toujours rien, car depuis 2008, les bourses ne cessent de tomber d’un extrême à l’autre, ce qui fait des spéculateurs des „Jean qui pleure et Jean qui rit“. Normal pour qui aime jouer à ce petit jeu-là.

Si certaines grandes entreprises veulent jouer au casino, estimant que cela permet d’enrichir plus vite les actionnaires, alors, elles doivent accepter les règles et, par conséquent, les risques.

L’Allemagne vient cette semaine d’entrer officiellement en stagnation. Cela signifie que les temps fastes sont révolus, temps fastes à un prix exorbitant ayant pour nom „Hartz 4“, réduction des salaires, chômage partiel, acquis sociaux entamés. Madame Merkel n’en continue pas moins de rester une inconditionnelle de l’austérité, elle qui dut céder comme tant d’autres en 2008 pour sauver ses banquiers.

Combien de temps encore? = Wie lange noch?, titre le Zeit, sorti ce jeudi.
En effet, la dame d’outre-Moselle aura besoin de croissance bientôt, à l’instar de l’Europe dans son ensemble et ceux qui refusent l’austérité ne sont pas pour autant des adversaires de la discipline budgétaire. Alors pourquoi cette obstination de la part de celle dont l’allié de coalition ne compte plus que pour des prunes et qui, elle, perd scrutin après scrutin dans les „Länder“, ces derniers étant d’ailleurs hyper endettés?

Une autre voie

Angela Merkel serait-elle une psychorigide ou très banalement une idéologue qui aurait du mal à coopérer avec un social-démocrate? On se souvient encore du malaise quand elle était amenée à travailler dans le cadre d’une grande coalition. Pourtant, ce sera probablement son lot dès 2013, à moins qu’elle n’arrête les frais.

Car une nouvelle voie est indispensable. Certes, l’élection du président Hollande met cet impératif davantage en évidence. Mais en dépit du changement à la tête de la République, l’Union européenne ne saurait impunément poursuivre dans la direction engagée.

Nous aurions tort de juger par rapport à notre situation nationale. Il nous faut imaginer être dans la peau d’un Grec qui gagnait 700 euros et n’en gagne plus que 500. Imaginer avoir trois enfants, diplômés et au chômage depuis deux ou trois ans, imaginer ne plus pouvoir payer son loyer, imaginer devoir renoncer au moindre soin dentaire, imaginer ne plus pouvoir se payer une paire de lunettes, imaginer n’acheter qu’une fois par mois un morceau de viande ou un bout de poisson. Or, c’est cela la vie quotidienne, le vécu au jour le jour de millions de personnes, citoyens européens, aujourd’hui.

Pareilles situations sont-elles tenables, sans violence, sans haine, sans montée des extrémistes de droite et de gauche?

Le moindre bon sens devrait nous indiquer la réponse et nous mettre en garde.

François Hollande a dès lors parfaitement raison d’exiger un pacte de croissance, raison de ne pas ancrer dans une constitution une règle d’or peut-être complètement désuète dans quelque temps. Raison aussi de ramener les émoluments des patrons des entreprises publiques à un niveau décent.

La fuite des cerveaux? Voyons! Chaque pays a une longue liste de prétendants aux plus hauts postes et pourquoi l’étranger attendrait-il les patrons français, souvent même pas bilingues?
L’Europe a besoin de changer et cela passe par la volonté politique. Le meilleur moyen consisterait à renoncer à l’illégitime directoire franco-allemand et de repartir ensemble, sur de nouvelles bases, en ayant en tête une seule finalité: la justice pour tous les citoyens européens.