Car la finalité de toute décision politique et sociétale ne saurait être que l’aspiration du grand nombre vers le haut, plutôt que le nivellement vers le bas, ce qui – malheureusement – est bien le cas à l’heure actuelle.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Fut-ce une bonne idée d’organiser un référendum dans un pays qui n’en a aucune expérience? Au fond, pourquoi pas? Il faut oser innover, à condition de s’y préparer soigneusement, de peser les tenants et aboutissants et dès lors de poser les bonnes questions, en évitant que les sujets ne soient récupérés par des lobbys partisans.
Il eût été intéressant de sonder l’opinion publique et donc le „pays profond“ sur le principe même de la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Tel ne sera pas le cas, faute de courage et, soyons clairs, faute d’oser sortir du chemin tout tracé qui veut qu’en politique luxembourgeoise on préfère ménager l’avenir («coalitionnel») et non de rompre proprement avec les schémas d’antan.
Du coup, le débat se concentre sur le droit de vote étranger, en vérité un sujet dangereux intramuros, alors qu’il devrait simplement être tranché au niveau de l’Union européenne. A savoir mêmes règles pour tous dans tous les Etats membres. La capacité de progrès d’une société se mesure à son potentiel de confiance. Les récents sondages publiés montrent que le Luxembourg et les Luxembourgeois manquent de confiance en eux. Sans quoi ils voudraient tester leurs jeunes, leur donneraient des deux mains l’opportunité de participer à la vie politique active, étant entendu que les «seize ans» garderont le libre arbitre de ce faire.
Est-il imaginable que nous redoutions qu’un adolescent s’exprime par les urnes? Fichtre! Serions-nous déstabilisés à ce point? La jeunesse, ce n’est pas qu’excès, contradictions, beuveries parfois, look improbable, incapacité de maîtriser l’écrit … Il y a, dans cette communauté qui forgera l’avenir, de belles têtes bien pleines, des garçons et filles cultivés, aptes à appréhender des discussions complexes et disposés à relever des défis. Faut-il brimer tant d’élan?
Plutôt que de focaliser sur un sujet qui n’a pas lieu d’être au centre de nos préoccupations, concentrons-nous sur les essentiels. En nous rappelant qu’une société cohérente est celle où l’étranger, c’est-à-dire celui qui vient d’ailleurs, est accueilli et dans laquelle ce dernier se taille sa place en acceptant le vécu, la façon d’être, de raisonner et de vivre de ceux qui le reçoivent.
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