François Hollande avait su trouver les mots justes lors de son principal meeting de campagne. Ce jour-là, il avait saisi l’âme française, si complexe, si incohérente, si peu sûre d’elle. Depuis son élection à la présidence de la République, il n’a cessé de les décevoir.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Pourquoi, au fond?
Le président a commis d’emblée une erreur magistrale dont il paie toujours le prix: il a refusé de faire publiquement le bilan de son prédécesseur et d’informer, avec une précision quasi arithmétique, l’état des finances de la France. Car si tant de choses vont mal, c’est très largement du fait des endettements et déficits agglomérés des 30 dernières années.
Puis, François Hollande a accumulé les maladresses. Entourage mal choisi, nomination de ministres qui ne furent pas des hommes et femmes d’Etat, telle la pénible dame Duflot, convaincue d’être au moins «présidentiable» à défaut d’être «papable».
Hollande, l’esprit libre qui n’arrive pas à comprendre que l’on puisse mêler vie publique et vie privée, a cru pouvoir emmener «au château» sa lunatique compagne du moment et mal lui en prit. Il en paiera le prix jusqu’à la fin de son mandat, Valérie née Massonneau et ex-Trierweiler, si fière de l’avoir emporté sur Ségolène Royal, n’admettant pas d’être défaite de son statut de «première dame» par une autre. Une leçon flagrante de pouvoir de nuisance d’une femme (qui se sent) humiliée …
Le chômage augmente depuis trois ans; les entreprises françaises – si elles ne ferment pas ou ne sont pas revendues à des Qataris ou des Chinois – n’investissent pas et n’embauchent pas. En dépit des allégements fiscaux, des coups de pouce financiers et au pacte de responsabilité.
Le patronat français est largement aussi archaïque dans sa pensée que ne le sont les syndicats (trop faibles et donc impuissants) et même une large majorité de Français. Le mal-être hexagonal vient de l’Europe, des voisins goinfres, de l’immigré, n’est-ce pas?
La grande nation ne s’adapte pas et ses citoyens n’ont pas à se remettre en question. L’échec de Sarkozy fut dans son style, mais aussi parce qu’au bout de sa première année de mandat, il n’a plus poussé en avant ses réformes, convaincu que les Français ne suivraient pas. Un constat que fait aujourd’hui Hollande.
Il serait toutefois dramatique qu’un si magnifique pays, toujours grand Etat européen, finisse en parent pauvre de l’Europe.
Voilà pourquoi il est méritoire que le président Hollande veuille aller jusqu’au bout de ses réformes projetées, dût-il boire le calice jusqu’à la lie. Pour qu’enfin la France renaisse malgré elle. Tôt ou tard. Avec, peut-être, un peuple ayant retrouvé une saine assurance, en lieu et place d’un arrogant mépris. Et au grand dam des extrémistes de droite comme de gauche qui, ces temps-ci, jouent les preneurs d’otages.
* Ce que veulent les assassins-terroristes qui tuent des journalistes, c’est atteindre à la liberté d’opinion. Et faire en sorte que chacun d’entre nous se censure au quotidien. Nous ne nous laisserons pas intimider.
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