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So british

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(dpa)

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Le beurre et l’argent du beurre. Voilà la vision européenne du premier ministre britannique qui, après de longues tergiversations, vient de donner sa „vision“ sur l’Europe. Non seulement n’importe quel enfant aurait mieux fait en termes de vision.

Le beurre et l’argent du beurre. Voilà la vision européenne du premier ministre britannique qui, après de longues tergiversations, vient de donner sa „vision“ sur l’Europe.
Non seulement n’importe quel enfant aurait mieux fait en termes de vision. Car celle de David Cameron n’est ni politique, ni historique, ni stratégique. Elle est simplement l’expression pragmatique de la démarche d’un lobbyiste.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Que dit en substance M. Cameron?

1) Britanniques, réélisez-moi.

2) Britanniques, si vous m’avez réélu, alors je vous offre un référendum sur le maintien ou non de notre pays dans l’Union.

3) Britanniques, je vous recommanderai alors de rester comme Etat membre, à condition que les partenaires acceptent de renégocier les conditions.

4) Britanniques, si les vingt-six partenaires n’acceptent pas nos conditions, alors nous claquerons la porte.

A cela, la réponse est toute trouvée. Que M. Cameron prenne ses cliques et ses claques et qu’il s’en aille, le plus vite sera le mieux. Aux Britanniques de s’apercevoir après coup ce que vaut la solidarité européenne, l’amitié et de mesurer ce que pèse un destin commun. A eux de découvrir que les îles ne pèsent pas lourd dans un village global.

Excentrique à tous égards

On connaît le sens de l’excentricité britannique et cela fait partie du charme local. D’ailleurs, celle-ci apporte forcément un plus à une communauté sans quoi elle serait insipide et inodore.

Reste qu’une union est une mise en commun de moyens, de projets, de devoirs, de responsabilités, et jamais dans une union, l’un des partenaires ne saurait imposer ses vues à l’autre, n’en tirer que les avantages pour mieux laisser à l’autre les désavantages. Or, c’est très exactement ce à quoi aspirent M. Cameron et son club des Tories.

Le cap européen du premier ministre de Sa très Gracieuse Majesté est donc clair, c’est celui du profiteur. Ce qui demeure, c’est une vue très brouillée de ce que fut et sera le „vieux continent“, promis à de beaux lendemains s’il se retrouve, un jour, avec de vrais visionnaires aux commandes.

En son temps, le général de Gaulle avait prédit que l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE serait une erreur. Il ne s’est pas trompé. Car d’opt out en opting out, les Britanniques n’ont jamais cessé d’embêter les autres, tantôt parce qu’ils firent bande à part, tantôt pour avoir „my money back“ (Thatcher), tantôt en refusant d’intégrer l’Eurogroupe, tantôt pour d’innombrables broutilles.

Est-cela un partenaire, un allié, un ami?

Plutôt donc que de faire des courbettes devant Cameron, l’Union européenne n’a qu’une attitude à avoir. Laisser faire et observer. Elle jugera alors du courage de Downing Street quand il s’agira d’isoler une „City“ hors du marché unique. Car de „New Deal“, il ne saurait être question.

Ah hypocrisie, hypocrisie et demie.
Aux Vingt-Six d’inviter „dear David“ à prendre le thé pour lui expliquer en „anglais continental“ que l’Europe, c’est à prendre ou à laisser. Puis de le laisser repartir en Eurostar, sous la Manche.