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Sérénité exigée

Sérénité exigée

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La rentrée 2013 ne ressemble pas aux autres dans la mesure où elle se place sous le signe d’une double élection – politique et sociale – aux enjeux considérables.

Quoi de plus normal donc pour un éditorialiste que de disserter sur le sujet? Qu’on nous permette toutefois de dire en toute franchise que nous restons sur notre faim en ces débuts de septembre, à quelques jours seulement de l’ouverture officielle de la campagne pour les législatives anticipées.

Danièle Fonck

dfonck@tageblatt.lu

Certes, les candidats sont désormais connus. Bon nombre d’entre eux, et peu importe les listes, ont bien du courage de s’exposer ainsi. Du culot aussi. Car ils n’auront que faire au parlement ni aux affaires.

Les programmes ne sont pas encore connus, même si les rumeurs vont bon train. Attendons donc de les étudier, noir sur blanc, avant de comparer et de juger. Car c’est cela qui importe, plus que le physique des uns et des autres, les déclarations intempestives ou, d’ailleurs cela est parfaitement lamentable, les négociations occultes en cours sur d’hypothétiques coalitions avec distribution de postes ministériels!

Bilan à l’appui

En attendant de nous prononcer sur le fond, examinons de plus près le bilan de l’un des ministres sortants, exemple à l’appui. En l’occurrence celui du vice-président actuel du gouvernement et chef de la diplomatie Jean Asselborn.

Le monde entier suit attentivement le dossier syrien, car de son dénouement dépend pour partie l’avenir du Moyen-Orient et dès lors les relations euro-méditerranéennes.

S’il est parfaitement inadmissible de gazer quiconque – population civile ou militaire – au XXIe siècle, il est tout aussi anormal d’échanger un dictateur par des dictateurs.

Le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois n’a pas eu besoin d’attendre les commentaires américano-russo-européens pour réagir avec bon sens. Quand il a demandé aussitôt et en premier une enquête approfondie et un examen des responsabilités de part et d’autre, il s’est non seulement inscrit dans une tradition de gauche, mais a raisonné lucidement. D’ailleurs même le journal Le Monde a dû admettre dans son édition d’avant-hier, à travers le récit d’un journaliste italien et d’un citoyen belge, qu’il est parfaitement simpliste d’admettre qu’Assad et son clan seraient les seuls monstres et les „rebelles“ les pauvres opprimés, délaissés, humanistes et sauveurs du peuple syrien …

L’opposition syrienne est composite, multiple, comporte de nombreuses fractions extrémistes et ne rechigne ni devant les enlèvements, ni la torture, ni les massacres. Elle fait trop souvent la triste paire avec Assad et son arrivée au pouvoir à Damas représenterait un drame pour beaucoup de Syriens, à commencer par les minorités religieuses.

Après une bonne vingtaine d’années d’erreurs dans la région, on aurait pu espérer l’administration américaine plus avisée, la britannique et la française aussi. Peut-être John Kerry saura-t-il trouver l’issue raisonnable avec son homologue russe, lui le Bostonien fin et cultivé.

Toujours est-il qu’Asselborn ne s’est pas trompé dans son analyse sur une région ultra-compliquée au passé aussi grandiose que dramatique dans laquelle chaque acteur, à commencer par Israël et l’Iran, a des visées propres et les grandes puissances des intérêts économiques énormes. Pas plus sur la Syrie que sur l’Irak ou Israël et la Palestine, l’Afghanistan ou encore la Libye.

Rendons à César …

Oui, parfaitement. Quand en politique quelqu’un sait tenir le droit fil et réussit à le suivre, cela mérite d’être mis en évidence.

D’ailleurs si le POSL avait su faire de même sur le plan social ces quatre dernières années, ses relations avec le monde salarié et le plus grand syndicat du pays auraient été infiniment meilleures dans l’intérêt de tous.

Ce qui fut possible dans un domaine devra l’être demain dans d’autres.