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Retour sur l’effet papillon

Retour sur l’effet papillon

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On se souvient volontiers de la question „bête“ d’Edward Lorenz: „Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas?“

C’était en 1972. Lorenz cherchait à savoir si, à l’aide des mathématiques et des nouveaux moyens informatiques, il serait possible de faire des prévisions météorologiques sûres à long terme. Pour montrer que d’innombrables facteurs peuvent influer sur la formation du temps, il retenait la dite métaphore …

Alvin Sold asold@tageblatt.lu

Si elle vient à l’esprit de votre serviteur, c’est à propos des guerres qui surgissent ça et là, jusqu’aux abords de l’Europe et même en Europe: l’Ukraine en fait partie n’est-ce pas, comme les Balkans d’ailleurs. Quels sont donc les facteurs qui conduisent avec une certitude mathématique au conflit armé, à la rébellion, au terrorisme? Peut-on les cerner, en se basant de façon empirique sur les leçons de l’histoire, ainsi que sur les enseignements de la morale qui devrait découler de l’éthique universelle?

Sans nul doute, on peut. Mais, pour utiliser une autre métaphore, le diagnostic seul ne conduit pas à la guérison. Il faut que le malade accepte de se faire traiter et d’agir en conséquence, sans tricher.

L’origine du mal est évident. Il s’agit de la cupidité, enfouie si profondément dans la nature humaine qu’elle ne semble ni éradiquable ni même maîtrisable. La cupidité est la recherche immodérée du gain, de l’argent, des richesses, et par extension, du pouvoir politique, économique, religieux, des honneurs, de la domination.

Pour satisfaire leur cupidité sans se sentir coupables, les puissants se construisent des argumentaires ad hoc, qui reposent sur des convictions ou des principes jamais mis en doute. Le chef religieux ne se trompe pas, le dirigeant politique non plus puisqu’il a été élu, et le grand patron sûrement pas car l’entreprise triomphante ne saurait être responsable des dégâts collatéraux de son succès.

Ce n’est qu’ex post, quand ils ont perdu, qu’on accuse les malfaiteurs. Hitler et Staline, Mussolini, Franco, Laval, Salazar et mille autres, jusqu’aux Bush et Blair contemporains, tous directement et indirectement responsables de guerres et de conflits larvés, avec leur cortège d’exploitations, de famines, de misères, de migrations, n’étaient-ils pas tous fréquentables et fréquentés, bénis par leurs églises et soutenus par les milliardaires?

Cette réflexion mène tout droit à la question que nous devrions nous poser, en observant les gouvernants nationaux et européens: qu’est-ce qui les fait courir derrière les grands cupides de ce monde, dont ils servent bassement les intérêts géopolitiques et géostratégiques?

L’Europe fut un si beau projet. Souvenons-nous de quelques-uns des objectifs du Traité: promotion de la paix et du bien-être des peuples, création d’un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, développement d’une économie sociale de marché hautement compétitive qui tend au plein emploi et au progrès social …

La destruction de ce projet est en cours. Cherchez-en les causes: il doit bien y avoir des raisons quasi mécaniques qui génèrent le chômage, la paupérisation, la dépolitisation, la lassitude, la désolidarisation, la participation (oui!) implicite aux guerres, dont le véritable enjeu n’est pas la démocratie avec ses valeurs, mais le fric, le très grand fric des très grands cupides.

Attention au battement d’ailes du papillon, là-bas, au Moyen-Orient.