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Politique

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Alors que le peuple est capté par les jeux du cirque, et c’est peut-être tant mieux, l’Europe se démène avec ses problèmes éco-financiers, se fait publiquement blâmer par des dirigeants d’ailleurs tout en excellant une fois encore à se chamailler entre elle.

Dire qu’un premier ministre britannique ose publiquement faire appel aux entreprises françaises désireuses de fuir l’impôt permettant ainsi, citons, „de bénéficier de l’argent qu’elles apporteront pour financer le système éducatif anglais“. Quand donc quelqu’un aura-t-il le courage de renvoyer le Royaume-Uni à sa place comme un de Gaulle n’aurait pas manqué de le faire?

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Merkel n’en finit pas de menacer les Grecs, se moquant de leur souveraineté nationale, à croire que seuls les Allemands payeraient pour aider un pays que l’on savait en difficultés depuis longtemps et que l’on (on=l’UE) a simplement trop tardé à remettre sur les rails.

L’Europe du Sud contre l’Europe du Nord et de l’Ouest, les „fainéants“ contre les „vertueux“. Est-ce cela la solidarité entre les peuples, l’esprit des pères fondateurs d’une Europe qu’il a bien fallu fonder pour permettre à l’Allemagne justement de renaître des cendres et empêcher que l’irréparable ne se répète?

Les citoyens pèchent souvent par méconnaissance du passé. Les dirigeants politiques n’ont pas droit à cette excuse-là. La puissance économique – relative et momentanée – ne confère aucune supériorité politique ou ne peut en aucun cas permettre d’imposer un quelconque diktatà autrui.

Quand le bât blesse, un peu partout

Dès lors, lorsque le Bild titre que „tous en veulent à l’argent allemand“ („unser Geld“), il devient urgent non pas de rappeler la Grèce et l’Espagne à l’ordre, mais bien de rappeler quelques leçons d’histoire à la chancelière et à son entourage. A savoir:

– l’Allemagne est digne quand elle sait être humble en dépit de sa démographie et de son économie;

– l’Allemagne devrait, de temps à autre, se souvenir, qu’elle fut au moins trois fois en un siècle au bord du gouffre financier et dut être sauvée financièrement;

– l’Allemagne qui est belle et noble est celle des fabuleux musiciens, écrivains, poètes et peintres ouverts sur le monde et fiers citoyens du continent européen;

– l’Allemagne est respectée quand ses hommes politiques savent dépasser les intérêts mesquins et prendre de la hauteur comme les Willy Brandt, oui, les Helmut Kohl.

Il sied d’ailleurs mieux aux politiques, tous partis et toutes nationalités confondus, quand ils sont capables de s’élever par delà les manigances politiciennes au quotidien.

Prenons la République voisine.

La droite UMP eût-elle été davantage à l’écoute de son peuple qu’elle n’eût pas perdu les élections. Si les socialistes n’avaient pas imposé toutes les humiliations à Royal depuis 2007 et ne l’avaient pas traité „comme une bête qu’on abat“ (cf. Le Monde), ils n’auraient pas à redouter aujourd’hui de concert qu’elle n’utilise la seule arme dont elle dispose encore et durablement pour rebondir, c’est-à-dire la parole. La parole pour dire la vérité, la parole pour dénoncer, la parole pour appeler un chat un chat, bref, un traître un traître.

La politique est un art noble qui pourrait (et devrait) primer sur tout si ceux qui en sont les représentants savaient s’en montrer dignes. Tel n’est, hélas!, plus le cas.

Médisances entre eux, pressions sur les journalistes, atteintes donc à la liberté de la presse, tentatives incessantes pour imposer leur communication, bref, pour privilégier le message cadré, inodore et incolore, voilà leur nouvelle principale qualité.

Ils font fausse route et c’est la politique, avec majuscule, qui en pâtit. En d’autres termes, le citoyen, la cité, la démocratie.

Qu’ils sachent toutefois: nous ne laisserons pas faire.