Dans un récent sondage, on voit d’ailleurs qu’une majorité claire se déclare en faveur d’une participation électorale, et, ainsi, c’est le bon sens qui s’exprime. Car le vrai sujet n’est pas de savoir si oui ou non il faut passer un nouveau cap, il est de savoir à quelle échéance et sous quelles modalités.
Deux points précis semblent inquiéter les Luxembourgeois, c.-à-d. désormais et suite aux naturalisations accélérées quelque 300.000 personnes:
1) Que se passerait-il si le pourcentage d’étrangers dépassait les 50 pour cent?
2) Le pays pourrait-il accepter d’accueillir sur son territoire national 700.000 habitants, voire plus?
dfonck@tageblatt.lu
Concrètement
Il faut se rendre aux évidences. D’ores et déjà, les deux principales villes du pays, à savoir Luxembourg capitale et Esch-sur-Alzette, connaissent une cohabitation inédite, puisque dans l’une comme dans l’autre, le taux d’étrangers dépasse celui des Luxembourgeois. Ce qui est parfaitement vivable, à condition de créer un cadre de vie correct. Si tel n’est pas le cas, il en résulte de la frustration, de l’incompréhension, de l’exclusion et un malaise ambiant.
C’est exactement ce qui se passe dans la métropole du Sud où la population s’est accrue trop rapidement et sans que la population n’y ait été préparée, de fait aussi que la diversité des nouveaux venus n’est pas assurée, ni en termes de nationalité, ni de niveau socio-culturel, ni socio-professionnel. A l’inverse de ce qui s’est produit dans la capitale justement. Conclusion: dès lors que la société est multiculturelle, la cohabitation est facilitée. Alors, peut-on de 550.000 devenir 700.000?
Oui, à l’instar de la Sarre, où un million de personnes occupent un territoire de la dimension du Luxembourg.
Non, si le nombre met en question la qualité de vie, les infrastructures optimales, les espaces verts généreux, le logement individuel et l’espace véritablement spacieux. C’est donc un choix sociétal, avec, d’ailleurs, un impact sur l’emploi, car si le Luxembourg parvient aujourd’hui
à attirer des cadres supérieurs, des eurocrates, des dirigeants étrangers, c’est aussi pour cette qualité de vie citée qui ne saurait se résumer à des émoluments en espèces.
Qui dit société dit unité et solidarité, donc valeurs communes. Or, c’est là-dessus que devra se jouer la participation ou non à des élections parlementaires. Quand on est partie intégrante d’un pays, lorsque l’on veut discuter de son avenir, peser sur les décisions, parler en son nom, il faut le ressentir émotionnellement, ce qui exige une parfaite connaissance du pays en question, de son passé, de son vécu, de la diversité de ses habitants, de ses régions, de ses couleurs locales, de ses us, de son mode de fonctionnement spécifiques. Cet effort-là, les étrangers devront le faire, et ce n’est pas si aisé. Il en faut bien davantage que le banal apprentissage de la langue nationale. Mettons en exergue que plus d’un jeune Luxembourgeois, dit „de souche“, devrait se prêter au même exercice.
L’école, l’instruction publique, l’éducation auront un rôle prépondérant dans ce contexte et cela dès le préscolaire.
En fait, le débat public qui devrait s’engager, à fond et vite et en détail, tournera forcément autour de l’unique question clé, à savoir quelles seront les valeurs communes. Celles-ci définies, peu importe l’origine, l’âge, le sexe ou la couleur de la peau de celui qui les portera.
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