Nous savons tous que l’obligation scolaire, c’est-à-dire l’obligation de fréquenter l’école, est destinée à garantir des valeurs fondamentales, telles que le droit à l’instruction et à l’éducation. Mais s’agissant d’une obligation légale, elle implique nécessairement, à votre charge, l’obligation d’assurer la sécurité, la surveillance et la protection des élèves ainsi que du personnel enseignant.
Même s’il ne vous incombe pas de garantir le risque zéro, il vous appartient, néanmoins, de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité maximale des élèves et enseignants en réduisant, au minimum, les risques. Plus les risques sont élevés, plus les mesures de sécurité doivent être renforcées.
Force est de constater que nous sommes en pleine pandémie d’un virus hautement dangereux et contagieux ayant, notamment, justifié la fermeture des écoles et la proclamation de l’état de crise. Si le nombre d’infections était de 26 au moment de l’annonce de la fermeture des écoles, il est actuellement de 402, sans compter les 92 décès. Le danger est, partant, bien réel et sérieux, ceci d’autant plus que le Covid-19 reste une énigme pour les scientifiques, dont la seule certitude est qu’ils ne savent rien. Personne … non personne, n’est, dès lors, à l’abri d’une issue sévère, séquellaire, voire fatale de la maladie, ni même les enfants.
Décider, nonobstant le risque sanitaire majeur, du retour obligatoire, à l’école, des élèves et enseignants, sachant que cette décision impactera également leurs familles – partant près de la moitié de la population –, suppose, impérativement, la prise de mesures sanitaires conséquentes, à la hauteur du danger. Or, tel n’est manifestement pas le cas. En effet, les mesures édictées, à ce jour, sont, non seulement totalement imprécises, mais également cruellement insuffisantes face à votre ambition. Ledit constat s’impose à plus forte raison que vous avez fait l’impasse sur des mesures sanitaires minimales, partant essentielles, urgentes et incontournables, telles que:
– la multiplication, en amont, de tous les bus scolaires, telle nécessité ne pouvant être traitée comme simple éventualité, alors qu’il s’agit d’une évidence éclatante;
– la mise à disposition de deux masques chirurgicaux par jour et par enfant/enseignant. Non, un tour de cou ou une écharpe ne constituent nullement une protection suffisante;
– le port obligatoire (et non simplement facultatif) du masque pendant les cours, sachant que les salles de classes sont des espaces confinés, que plusieurs salles de classe ne permettent pas de garantir la distance interpersonnelle de deux mètres, distance qui, en tout état de cause, s’avère insuffisante en cas d’éternuement ou de toux;
– la clarification du nombre de pauses, de classes par pauses, du lieu de la pause-foodbag, pour parer à d’éventuels rassemblements, et surtout
– la garantie absolue d’une surveillance adéquate et effective des élèves dans les bus, les couloirs d’école, lors du lavage des mains, des pauses d’école et des pauses-déjeuner pour s’assurer que les élèves portent bien leur masque, respectent les distances de sécurité, enlèvent, remettent ou changent leur masque de façon réglementaire, veillent à se laver les mains … Il va, en effet, de soi, que la responsabilité sanitaire du déconfinement ne saurait être relaissée entre les mains d’enfants.
A défaut des garanties sanitaires essentielles, un retour obligatoire à l’école n’est pas légalement justifié. Vu l’insuffisance dramatique des mesures sanitaires, il est incontestable que le retour à l’école exposera les élèves, les enseignants et leurs proches, à des contaminations certaines, voire fatales.
Or, vous ne pouvez obliger les élèves et enseignants à regagner les bancs des écoles au péril de leur santé, voire de leur vie, ainsi que de celles de leurs proches. Non! Dans un Etat de droit, nul ne peut être contraint de mettre en danger sa santé, sa vie, respectivement celles d’autrui! D’autant moins sous couvert de l’obligation scolaire, qui ne saurait prendre le pas sur le droit à la vie et à la sécurité.
Ceci d’autant plus que le retour obligatoire à l’école n’est, actuellement, nullement justifiable tant d’un point de vue pédagogique que social. Rappelons que l’obligation scolaire a pour but de garantir le droit à l’instruction et à l’éducation. Ces droits ne sont-ils pas suffisamment garantis – compte tenu des circonstances – par l’enseignement à distance, dont l’efficacité n’a plus à faire ses preuves?
Quelle serait la plus-value pédagogique ou sociale d’un retour obligatoire à l’école, à l’aube des vacances d’été? Absolument aucune, bien au contraire! Retourner à l’école pendant trois à quatre semaines, en pleine insécurité sanitaire, ne permettra ni un enseignement de qualité, ni une motivation d’apprentissage, ni une resociabilisation sereine, alors que le plus clair du temps, l’esprit des enseignants et des élèves sera occupé – à juste titre – par la pression scolaire, les angoisses de contaminations quotidiennes ainsi que par les contraintes sanitaires omniprésentes. L’école sera inéluctablement vouée à dégénérer en vivier de stress, de frustrations, d’hostilités et de stigmatisations.
Restent les intérêts de la relance économique – nerf de la guerre – ou de l’expérimentation des effets du déconfinement, intérêts certes respectables, auxquels l’obligation scolaire ne saurait, cependant, servir de prétexte … ni les élèves, enseignants, parents et proches, de cobayes!
Une seule et unique conclusion s’impose, dès lors: vu l’insuffisance du dispositif sanitaire, le retour à l’école ne peut être que facultatif, sous peine d’engager votre responsabilité, de plein droit, face au drame familial et social qui se profile à l’horizon.
Die Schule ist von Kindern der Impfgegner durchseucht.
Corona ist das Geringste der Probleme.