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Les faux semblants

Les faux semblants

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Parmi les libertés universelles, il en est une qui devrait être intangible, la liberté de la presse. Ses seules limites sont celles définies par la loi et, en l’occurrence, l’arsenal juridique.

Ainsi, elle sait être, en toutes circonstances, un mur de protection face à ceux, de plus en plus nombreux même dans nos contrées, qui veulent la brider, l’instrumentaliser, amener le journaliste à pratiquer l’autocensure pour n’avoir à le censurer officiellement.

Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu

Est-ce à dire que les médias peuvent et doivent provoquer n’importe quand et sur n’importe quoi? Cette thèse est plaidée ces jours-ci par Charlie Hebdo.

La réponse est finalement aisée, puisqu’elle s’inscrit dans le code de déontologie qui veut que le journaliste assume ses responsabilités et fasse preuve de bon sens.

La menace est ailleurs

Force est d’élargir le débat et d’aller au fond des choses.

Pour qu’il y ait véritablement liberté de la presse, cette dernière doit avoir les moyens d’informer correctement ses lecteurs, qu’ils soient lecteurs de journaux ou lecteurs sur le web. Cela implique l’accès le plus large possible à l’information.

Or ici, le bât blesse singulièrement. L’exécutif comme le législatif politique s’acharnent à empêcher cela en prétendant que les journalistes seraient des citoyens comme les autres. Ce qui est faux, puisqu’on les empêche ainsi, par des blocus administratifs, d’exercer leur mission d’intérêt public.

Il n’en va guère autrement du secteur privé qui se cache derrière des communicateurs, ces censeurs modernes ès langue de bois payés pour éviter que les rédacteurs ne creusent un sujet et ne posent des questions inconfortables à leurs dirigeants dont beaucoup sont nostalgiques du modèle de la presse monopolistique, facilement manipulable.

Mais le pluralisme implique que chacun ait les moyens non seulement de vivre, mais de pouvoir travailler dans des conditions correctes. L’analyse, l’enquête, le reportage, l’interview, le commentaire ne sauraient exister dans des équipes réduites à portion congrue, sauf à être des simulacres.

Or rarement ne fut-il aussi difficile d’exister qu’en ce début de siècle dans un contexte économico-financier complexe et, peut-être surtout, un contexte de rupture de modèle de société.

Il est d’autant plus admirable que nos confrères du Lëtzebuerger Journal s’adonnent à l’exigeante tâche de recréer leur journal en repensant de fond en comble le concept journalistique. Ils méritent des encouragements et du succès.

Et qui sait?
Peut-être, leur démarche ravivera-t-elle l’ensemble des médias, ce qui serait bénéfique pour tout un chacun.