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Le mensonge

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Que les enseignants de français n’aient pas la tête à la fête n’est pas surprenant. Qui aimerait célébrer l’abaissement de la langue qu’il aime et qu’il défend, au niveau du „kitchen french“, qui se pratique au quotidien sur les sites web?

Outre la langue nationale, le luxembourgeois, nous possédons deux langues officielles; point n’est besoin de le rappeler. L’allemand et le français, ce qui s’explique par l’histoire du pays et, politiquement, par l’indispensable équidistance entre le Grand-Duché et ses deux grands voisins, l’Allemagne et la France.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Certes, nul jeune ne saurait plus se passer de l’anglais. Même si un jeu de dupes consiste à faire croire que nous autres Européens du continent parlons la langue de Shakespeare, alors que c’est plutôt un anglais à la sauce américano-locale que nous utilisons. Ainsi d’ailleurs que les Asiatiques ou les Américains du Nord et du Sud.

Alors, pourquoi le français doit-il être défendu, vaille que vaille, dans nos contrées?

De bonnes raisons

Une langue est forcément un élément culturel et la langue française a très largement façonné notre environnement intellectuel, comme elle a contribué à la richesse de l’humanité. Son caractère universel fut et reste indéniable.

Au Luxembourg, le déclin scolaire d’une langue pourtant devenue ambiante est évident. Mais pour nourrir la matière grise sans laquelle l’être humain serait réduit à l’état de chose, l’usage des langues est indispensable. Chez nous, plus particulièrement du français.

Oui, y compris dans l’influent „business“.

Dans ce contexte, force est de souligner que la plupart des dirigeants, voire hauts cadres dirigeants, luxembourgeois ou étrangers, ont une maîtrise parfaite de la langue française. Comme s’ils avaient compris avant les autres que cette qualité est aujourd’hui un atout à plus d’un égard.

Cet atout-là les distingue de la grande masse qui croit pouvoir se contenter d’un bredouillage approximatif, qui a du mal à comprendre qu’il n’y a pas que l’argent qui sépare et que franchir le fossé culturel a un prix élevé.

Que de fois n’avons-nous mis en évidence la nécessité de maîtriser le français dans la grande majorité des entreprises afin de pouvoir pleinement participer aux réunions de travail, exprimer ses opinions et faire entendre ses propositions, rédiger des comptes-rendus, décortiquer des analyses?

Apparemment, le message – faute de soutien massif et structuré de l’Ecole – ne passe pas.

Plus d’un haut fonctionnaire excelle en langue française! Pourquoi permettre que les jeunes s’en désintéressent et la considèrent tel un pis-aller que l’on peut maltraiter à souhait?

Voudrait-on une société à géométrie variable?

En vérité, on ment aux enfants et aux adolescents quand on les oriente vers le tout-anglais. Pour être „parfait“, mieux vaudrait en sus connaître l’espagnol, l’arabe et le chinois.

Et si nous revenions aux basiques qui ont si bien réussi au Luxembourg? Nous en avons encore les moyens, les possibilités et les enseignants pleins de bonne volonté.

Cessons d’être les „fashion victims“ voulus par quelques lobbyistes qui n’ont aucun intérêt à privilégier
des têtes pleines et n’aspirent qu’à des spécialistes sectoriels.

Les mêmes envoient pourtant leur progéniture dans les meilleures écoles du monde et font tout pour en faire de parfaits ambassadeurs linguistiques!