François Hollande, au terme du premier tour des élections présidentielles 2012, devance – très correctement – Nicolas Sarkozy, et Marine Le Pen est bel et bien la révélation du scrutin au détriment de Jean-Luc Mélenchon. Mais le véritable enseignement du fort vote des Français est l’opposition au président sortant, puisque sur 100% de votants, près de 72% n’ont pas voté pour le locataire de l’Elysée.
Les citoyens ont donc exprimé massivement leur mal-être et leur malaise après un quinquennat très marqué par la personnalité d’un homme qui a prétendu pouvoir tout décider et tout faire sans jamais se remettre en cause. De crise en crise – dette publique, délocalisations, montée du chômage, baisse du pouvoir d’achat, précarité des contrats de travail, mal-vivre dans les banlieues, hausse de l’insécurité, véritable déperdition de la morale publique, rabaissement du rôle de la France en Europe en faveur de l’Allemagne. Rien n’a été épargné à un peuple fier de son pays et de son passé.
L’aspiration au changement est donc réelle.
Il est vrai, cependant, que l’adhésion de quelque 20% des électeurs aux thèses de Marine Le Pen fait peur. A croire que les théories de l’exclusion rassureraient les plus pauvres, quelquefois les moins bien instruits, et leur feraient espérer des jours meilleurs. Errements qui devraient inciter l’ensemble de la classe politique européenne à réfléchir par deux fois.
L’alternance, c’est désormais clair, ne peut venir que de François Hollande qui l’a bien compris comme en témoigne son allocution d’hier soir. Il lui appartient de rassembler les Français, dans leur diversité, avec leurs aspirations relatives, comme il lui appartient de rehisser la France au rang qui est le sien dans le monde.
Les chances d’y parvenir sont aussi réelles que celles d’être élu président de la République le 6 mai. A condition que nos voisins sachent faire preuve de cohérence.
En seront-ils capables?
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