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Le monde est devenu fou et le grand responsable en est la communication moderne. A force de prêcher une fausse transparence qui aboutit à la manipulation des citoyens, mettant ainsi en péril les fondements mêmes de la démocratie, on arrive à tout faire gober aux moins éclairés.

C’est-à-dire ceux et celles qui ne lisent plus et n’approfondissent donc plus rien. En outre, on décrédibilise l’action politique auprès des hommes et femmes qui s’informent et essaient d’aller au fond des choses.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

La politique ne peut pas nier qu’elle alimente les procédés douteux des experts ès communication. Au contraire! De par son besoin maladif de paraître pour exister, elle accrédite leur méthode, quitte à accélérer sa perte d’influence.

Qui sait aujourd’hui où en est l’Europe, comment elle se positionne à long terme, quelle est sa stratégie et quid de la communauté internationale?

En exemple, deux problèmes majeurs actuels, la Syrie et l’Ukraine.

Des bons et des méchants …

Comme par miracle, le jour de la tenue de la conférence de Genève, des dizaines de milliers de photos apparaissent, témoignant des massacres et méthodes du pouvoir syrien.

Constat un: qui pouvait ignorer que la Syrie a un régime dictatorial depuis Assad père?

Constat deux: qui n’était pas au courant des exactions commises?

Constat trois: qui a soutenu, pour des raisons géostratégiques le pouvoir en place depuis des décennies?

Constat quatre: qui fournit les armes?

Constat cinq: qui ignore la composition de ladite opposition?

Constat six: qui la finance, l’approvisionne, la manipule?

Constat sept: quel enfant ne saurait pas de nos jours manipuler une photo?

Ces questionnements, voire incohérences ne choquent personne dans les hautes sphères de la politique internationale. Tantôt Assad est soutenu ou, du moins, préservé, tantôt il est conspué. Un jour, l’opposition se compose de bons „rebelles“, qui mènent une lutte armée pour la bonne cause; le lendemain ils sont les outils d’Al-Qaïda.

Il n’en va guère autrement de l’Ukraine.

On sait parfaitement qui dirige le pays et de quelle manière. Il est également su par qui veut savoir qui oriente, finance et encourage les opposants au régime.

A la limite, un constat cynique pourrait être fait. A savoir que l’intérêt politico-militaro-économique de l’Occident est x ou y.

Mais voilà le problème: quel est l’intérêt des Américains et alliés, des Russes, des Chinois? Et est-il juxtaposé? Est-il compatible? Qui veut quoi et que veulent les populations des pays concernés, ceux que de toute façon on ne veut pas dans les médias et qui ne seront jamais représentés nulle part? Serait-ce un autre sujet? Sûrement …

Il n’y a plus de cohérence politique, plus de vision, plus de cheminement intellectuel. Car nul n’ose plus laisser le temps au temps, en accorder pour parvenir à une pensée globale.

Pourquoi?

Parce qu’il faut réagir, jouer les malins, exister par le verbe et l’image, bref être cool et hype, moderne en somme et … ridicule et esclave.

Il n’y a pas pire prison que la liberté en trompe l’oeil.

Nos politiques, „fashion victims“ de la „com“, sont en passe de devenir de pauvres exploités.

Mais l’humanité n’acceptera pas, à terme, de confier son avenir à des inconscients manipulés.