Hommage

L’Europe, celle des fondateurs et des visionnaires, celle qui eut une âme et aimait ses jeunes, celle qui crut en un avenir meilleur, l’Europe, clé de la réconciliation franco-allemande après deux guerres monstrueuses, cheville ouvrière de la liberté de chacun et de la démocratie pour tous, cette Europe-là, ils l’eurent ancrée à la cheville.

Ce furent les Vic Abens, les Lydie Schmit, ces personnes à la fois humbles et hautes en couleur, animées par le besoin de justice, guidées par l’amitié et les qualités de coeur. Ils étaient droits et élégants d’esprit, cultivés et motivés; ils furent des serviteurs d’une cause bien plus que des artisans de leur propre carrière.

En cette veille de scrutin européen, leurs noms méritent d’être rappelés, ne fût-ce que pour expliquer à des jeunes que l’enthousiasme et l’engagement ne seront jamais des valeurs vaines ou surfaites.

Dans le droit fil de ces personnalités, rendons hommage aussi à celui qui quitte la scène strasbourgeoise. Il a divisé comme divisent tous les forts caractères, mais il a travaillé sans se ménager pour ce qu’il croyait bon pour l’Europe et utile pour son pays. Robert Goebbels s’en va et cela n’est pas neutre. Il a su peser à l’Assemblée européenne et cela n’est pas donné à tout le monde. Surtout si l’on n’a pas recours au „sunlights“ des projecteurs.

(Danièle Fonck)