Headlines

Demain dépend de nous

Demain dépend de nous

Jetzt weiterlesen! !

Für 0.99 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Gunter Sachs était un playboy à l’époque où ces derniers avaient non seulement de l’argent, mais également de la culture et de l’allure.

On n’arrose pas, d’un hélicoptère, sa dulcinée de mille roses, dans ses jardins de la Madrague, sans avoir de la classe, n’est-ce pas?
Gunter Sachs donc, riche héritier et habile homme d’affaires, eut ces mots pleins d’intelligence: „Je ne me gare jamais en stationnement interdit. En revanche, où que le stationnement légal se trouve, je m’y gare.“
Gunter Sachs, avant d’autres, avait compris l’intérêt de ce qu’on qualifie aujourd’hui de „centres offshore“. Il s’en servait, en toute légalité, puisque ces places financières étaient créées officiellement par des Etats souverains et avaient dès lors un fondement tout ce qu’il y a de plus légal. Sachs, encore lui, ne faisait qu’utiliser les mécanismes mis en place par et avec l’assentiment des responsables politiques!
Transfert de responsabilité? Non, car pourquoi un Etat, quel qu’il soit, ne se servirait-il pas de ses droits de souveraineté pour exister, voire, dans certains cas, pour survivre économiquement?
Tous le font, sans exception, dans un créneau ou un autre. Dès lors, le débat engagé après l’incident-accident de Chypre, est un débat biaisé.
Qui se souvient des quelque 70.000 Luxembourgeois qui, à l’image des Irlandais, ont fui l’extrême pauvreté du 19e siècle pour s’exiler aux Etats-Unis?
Qui se souvient des années de galère d’un petit pays agricole avant que la sidérurgie n’éclose et n’enrichisse le Luxembourg?

Danièle Fonck dfock@tageblatt.lu

La politique manque de vision

Et que serait-il arrivé à la fin des années 70 si la place financière – entretemps rejointe par SES et quelques autres bijoux – n’avait pas pris la relève?
Mais la politique a changé, bien plus d’ailleurs que la société qui n’en est que le reflet. Elle manque d’assurance autant que de vision; elle pèche par l’absence de volonté autant que de caractère. Pis! Elle est divisée et cherche des coupables au lieu d’échanger entre partenaires et amis européens aux intérêts parfois divergents et parfois contraires en se remémorant systématiquement que du respect dépend le droit à l’existence digne de l’autre.
Il faut en finir avec le principe de l’unanimité en matière fiscale, dit Michel Barnier, commissaire européen.
Il faut une union bancaire, déclarent les juristes et certains, bizarrement, évoquent une „flûte enchantée“ en parlant du Luxembourg. Pourtant, les combats successifs pour faire vivre un petit pays de 300.000 Luxembourgeois de souche, n’avaient rien d’enchanteurs. Il fallut des idées, des opportunités, la volonté d’y aller résolument et du labeur, beaucoup de labeur. Rien à voir avec de l’opportunisme ou un esprit „d’Etat profiteur“ comme on le lit trop souvent, y compris dans les mails d’internautes frontaliers qui travaillent au Grand-Duché et qui, en dépit du trajet et des embouteillages, rapportent chez eux un salaire équivalent à trois fois le pouvoir d’achat de leur pays d’origine. Il est de bon ton de cracher de façon presque haineuse sur un pays qui n’a jamais rien demandé. Même pas son indépendance qui lui fut outragée par les grandes puissances de l’époque. Déjà parce que cela les arrangeait.
Qu’on en finisse avec les incessantes attaques, malhonnêtes car injustes.
Au Luxembourg de réagir avec prestance: en inventant le marché porteur de demain. Après la forteresse des Prussiens et le commerce, après l’agriculture, après la banque et l’assurance, il y a aura forcément, et nécessairement, une autre citadelle à prendre …