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Beaucoup de questions

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Le pape allemand a jeté le trouble, souvent, pendant son pontificat et, une fois pour toutes, en renonçant à sa haute charge.

Benoît XVI ne pouvait pas démissionner, car le collège des cardinaux élit certes le pape, mais rien dans son statut ne prévoit la démission de l’élu, l’instance n’étant pas un conseil d’administration. En choisissant de se retirer, Joseph Ratzinger a mis en évidence l’une des contradictions de sa propre Eglise, celle qui consiste à s’acharner jusqu’au bout, y compris dans des conditions inacceptables, tant pour la personne concernée que pour l’entourage. Et c’est cela, plus que tout le reste, qui l’honore.
A un âge où d’autres vivent une belle retraite, le cardinal allemand avait été porté à la plus haute charge de l’Eglise catholique. Or peut-on, décemment, attendre d’un homme de 85 ans qu’il se balade à travers le monde en „pop“-star, subisse des heures et des heures de cérémonies, résiste aux décalages horaires, passe 5 heures de messe debout ou agenouillé, fasse le ménage au sein du Vatican, panier de crabes s’il en est, reçoive, médite, anticipe l’avenir?
La réponse va de soi, car un pape n’est pas un surhomme ni un démiurge.
De toutes les réactions, de tous les commentaires, retenons une seule remarque, qui, soit dit en passant, n’émane pas des milieux religieux. Ce fut celle d’un article de l’hebdomadaire allemand Die Zeit (parution le jeudi), évoquant la timidité presque maladive du pape à chaque fois qu’il se retrouvait face à une foule énorme, comme s’il se repliait sur lui-même en s’interrogeant sur son droit, sa capacité, ses aptitudes en se voyant compartimenté dans le rôle de père spirituel, de maître à penser, de guide.
Car l’aspect ainsi souligné devrait être matière à réfléchir pour chacun d’entre nous, prioritairement ceux qui sont en charge de responsabilités qui conditionnent la vie de tierces personnes.
On peut être érudit, excessivement bien formé, d’une intelligence supérieure, d’une grande culture, fort pointu dans un domaine. Est-ce pour autant qu’on est omniscient, qu’on saurait tout mieux que d’autres, que l’on ne ferait jamais fausse route?

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Responsabilités

Se prévaloir dès lors du droit de façonner la destinée d’une communauté d’hommes et de femmes et, dans le cas présent des émissaires religieux, affirmer ce qui est bien et ce qui est mal, trancher sur des valeurs éthiques sans restrictions, ordonner une morale qui s’appliquerait à tous, nous semble presque incongru.
Facile dès lors d’admettre qu’un homme qui se veut le représentant incarné d’un autre sur la planète terre hésite à poursuivre sa mission alors qu’il est physiquement très affaibli et aux capacités cérébrales défaillantes à en croire quelques fuites.
Joseph Ratzinger ne fit pas acte de sagesse en devenant pape à l’âge qui fut le sien; il a fait acte de sagesse en renonçant tant qu’il en fut encore capable.