Asymétrie guerrière

Les barbus fanatisés qui cachent les femmes sous une burka et croient que c’est insulter dieu que de laisser flotter ses cheveux au vent ne nous incitent guère à l’indulgence. Cela encore moins quand ils refusent de reconnaître un quelconque pays voisin et s’ils envoient des missiles sur une population civile.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Cette mise au point très limpide faite, qu’on nous permette de rajouter ce qui suit. La réconciliation purement politique du Hamas et du Fatah doit être acceptée pour l’unique raison qu’elle est du seul ressort palestinien et qu’elle pourrait un jour aboutir à la création d’un réel Etat palestinien digne de ce nom. A savoir un territoire unifié, géographiquement et économiquement fiable (donc disposant d’eau potable partout), non spolié par des colonies étrangères, libre et reconnu dans ses frontières. Bref, un Etat tel l’Etat d’Israël.

Le peuple palestinien n’a pas pour vocation d’être esclave ou colon. Il a des droits, à commencer par celui au respect. Et nul, pour quelque raison que ce fût, n’est en droit de le maintenir dans un état d’occupation permanente, de contrôler ses exportations et ses importations, de fermer ou d’ouvrir ses frontières à sa guise et encore moins de tuer ses enfants par esprit de haine ou de revanche.

A quoi servent l’„hyperpuissance“
et son laquais?

Oui, trois jeunes Israéliens ont été tués sauvagement. C’est inacceptable.

Non, personne ne sait par qui, le Hamas n’ayant – contrairement à ses habitudes – jamais reconnu sa responsabilité.

Oui, aucune enquête juridique n’est ouverte et n’a donc pu donner de résultats, et dès lors, rien ne justifie la mort de 86 (à l’heure où nous écrivons) civils palestiniens par l’armée israélienne.

Si le gouvernement de Tel Aviv considère que la revanche sauvage est permise, c’est qu’il s’agit d’une gouvernance de faibles. On notera qu’à un exécutif palestinien faiblard s’oppose, en parfaite symétrie, un exécutif israélien qui l’est tout autant.

Faut-il être naïf pour croire que les uns et les autres auront à jamais la paix et vivront en sécurité s’ils continuent à recourir à la violence et font de l’assassinat une déontologie!

La paix est menacée sérieusement et toute la région, pourtant excessivement fragilisée par des erreurs géopolitiques américaines et européennes, risque d’être entraînée dans une spirale de violence infiniment plus grave que tout ce que l’on a connu. Un contexte qui nous rappelle cette phrase du sage chancelier autrichien Bruno Kreisky considérant que „la troisième guerre mondiale éclatera au Moyen-Orient“.

Il est certain que le prétendu „gendarme du monde“ est incapable de solutionner le problème. L’hyperpuissance américaine n’a d’autre vision que ses intérêts économiques dans ce coin de planète. Les monstrueuses erreurs des Bush et successeurs montrent bien que de politique avec majuscule, d’humanité et d’intérêts des peuples il n’est jamais question à Washington. Pas plus du reste qu’en Union européenne, ce „machin“ présidé par des incolores suiveurs, en quête d’instructions venues d’outre-Atlantique.

Pour la nième fois: les amis d’Israël sont ceux qui ont compris que seul un peuple palestinien à la fierté retrouvée sera un voisin avec qui la cohabitation pacifique est envisageable.

Seuls les ennemis bien-pensants de l’Etat hébreu peuvent croire qu’un conflit qui perdure, l’humiliation des Palestiniens et l’application de la force permettront de gagner du temps.

Quel temps? Celui de vivre … en état d’alerte?

Un Palestinien modéré ne peut même pas fuir! La frontière avec Israël comme celle avec l’Egypte est fermée.

Qui parle d’espoir, d’espérance, d’avenir lumineux?