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A quand les bonnes nouvelles?

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Une année se termine, une autre commence. Mais ose-t-on encore penser à l’avenir? Ose-t-on encore se dire que ce qui n’a pu être fait en 2014 le sera en 2015? Ose-t-on encore espérer qu’enfin la courbe des mauvaises nouvelles s’inverse?

C’est un peu, en ce seuil de la nouvelle année, comme si on avait perdu les boussoles de l’espoir. 2014, il est vrai, ne nous a beaucoup gâtés. La crise – mais peut-on encore parler de crise quand la dégringolade est structurelle? – s’est installée jusque dans la moelle des os des citoyens.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

On ne la sent que par ricochet au Luxembourg, mais elle est bien là. Et même si, dans les mois à venir, les chiffres de la croissance seront probablement au vert, cela signifie tout au plus qu’il y en a qui tireront leurs marrons du feu, alors que pour
le gros de la population l’embellie restera une chimère.

Telle est la loi qui s’est installée. Même s’il y a ce que les économistes appellent la reprise économique, le taux du chômage ne bougera pas, le recul du pouvoir d’achat non plus. Sans parler de la casse là où nos politiques croient faire facilement des économies, à savoir dans la santé, l’éducation et la culture.

D’où pourrait alors venir un brin d’espoir? De la situation dans le monde? L’OTAN va se retirer de l’Afghanistan après tant d’années, mais ceux qu’elle était censée chasser, à savoir les talibans, sont aux portes de Kaboul. C’est tout au plus la fin d’un grand gâchis. Mais à quel prix?

Un prix qu’on paie sur toutes les scènes internationales où, dans la première décennie du nouveau millénaire, on a fait mine de lutter pour des valeurs occidentales, alors qu’en réalité on déstabilisait le monde pour mieux le contrôler. Nous avons ainsi, nous les Occidentaux, contribué à allumer des foyers de crise, comme au bon vieux temps des colonies, des foyers en passe de devenir incontrôlables. Au Moyen-Orient, mais pas seulement là.

Nous avons mis, par exemple, dans la main de l’islam bafoué l’épée par laquelle il met aujourd’hui à feu et à sang l’Irak, la Syrie, la Libye, une partie du Maghreb, l’Afrique subsaharienne et bien d’autres régions du monde. Nous avons poussé, dans la question ukrainienne, la Russie
à se réfugier dans un réflexe de repli qui remet au goût du jour les tensions de la guerre froide. Une Russie qu’à force de sanctions nous mettons à genou, sans nous soucier de ce que cela signifie pour les déséquilibres planétaires.

La bonne nouvelle pour 2015 ne viendra pas non plus du front de la lutte contre le réchauffement climatique puisque personne ne veut puiser dans ses propres poches les moyens qui empêcheront la catastrophe annoncée.

Dans tout cela, on s’agrippe aux rares perches d’espoir qui nous sont tendues. L’une d’elles vient d’un coin où l’on ne l’attendait pas. C’est „la“ bonne surprise. Les Etats-Unis qui, enfin, ne brandissent plus la hache de guerre contre Cuba. Cela décrispera bien des relations dans les Amériques et, même, dans des institutions internationales comme l’ONU où l’intransigeance face à Cuba paralysait plus d’une initiative. C’est un acte courageux, et de la part de Raul Castro et de Barack Obama.

Ce dernier, en fin de parcours, avait besoin d’une petite lueur dans son bilan. Mais pourquoi ne pense-t-il pas plus grand? Pourquoi ne nous étonne-t-il pas dans la question palestinienne, par exemple? Cela rendrait la planète bien moins dangereuse si, au Proche-Orient, Israéliens et Palestiniens commençaient à avoir des relations bilatérales justes.

Une chose, dans tout cela, est sûre. Notre quotidien, le Tageblatt, qui vient de faire sa mue, et notre hebdomadaire, Le Jeudi, qui entrera dans sa dix-huitième année, continueront à informer dignement leurs lecteurs sur la marche du pays. Ce n’est pas rien non plus à une époque où les regards ont tendance à se détourner de l’écrit.