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ForumLes entreprises ont-elles des responsabilités environnementales et sociétales?

Forum / Les entreprises ont-elles des responsabilités environnementales et sociétales?
 Photo: Editpress/Didier Sylvestre

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L’autrice de ce texte observe au Luxembourg une volonté croissante des entreprises de s’engager activement et d’incorporer des valeurs telles que la responsabilité sociale et la durabilité dans leurs opérations.

La RSE, c’est quoi?

Nous sommes tous témoins de la popularité croissante de l’investissement responsable et de la finance durable ainsi que de la consommation consciente, incitant les entreprises à être plus transparentes sur la façon dont elles mesurent et gèrent les risques et opportunités liés à l’environnement, à la société et à la gouvernance. Car soyons honnêtes, les activités des entreprises ne sont pas toujours les plus neutres pour les environnements économique, humain et naturel dans lesquels elles évoluent.

Izabela Golinska est avocate, co-présidente des „Jonk Sozialisten“ et figure sur la liste du LSAP Bettembourg pour les élections communales 2023
Izabela Golinska est avocate, co-présidente des „Jonk Sozialisten“ et figure sur la liste du LSAP Bettembourg pour les élections communales 2023 Photo: Yves Kortum

Le concept de la RSE (Responsabilité sociale des Entreprises ou encore Responsabilité sociétale des Entreprises) repose sur l’idée que l’entreprise doit servir non seulement les intérêts des actionnaires et de l’économie (shareholders theory) mais également le bien commun au sein de la société dont elle est membre (stakeholder theory). Pour le faire court, la RSE reflète la contribution des entreprises au développement durable.

La RSE peut se traduire par une volonté d’optimiser les impacts positifs de la présence des entreprises et de minimiser les impacts négatifs des activités. De son côté, la Commission européenne définit la RSE comme „la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société“.

Différence entre ESG et RSE

Les deux concepts ne sont pas en conflit: tous deux cherchent à fixer des objectifs d’impact sociétal positif et à les remplir. D’un côté, la RSE peut fournir un cadre interne permettant à l’entreprise de communiquer avec ses employés, de l’autre côté, l’ESG peut apporter des objectifs mesurables. Ainsi, la RSE peut être excellente pour faire connaître les initiatives et l’ESG pour fournir des chiffres solides à l’appui.

Pensez-y de la manière suivante: la RSE est un cadre de durabilité utilisé par les entreprises, tandis que l’ESG mesure le niveau de durabilité de l’entreprise. Ensemble, les deux prospèrent pour les mêmes résultats extra-financiers.

Améliorer sa réputation

Quels sont exactement les enjeux sociaux et environnementaux couverts par la RSE?

La RSE est applicable à toute entreprise, quelle que soit la taille, le secteur d’activité ou encore le marché. L’idée est d’intégrer les considérations sociales, environnementales et de gouvernance dans les structures et dans le processus de prise de décisions des entreprises.

En termes d’avantages, la RSE contribue à la bonne réputation d’une entreprise, qui peut mieux s’affirmer sur les marchés économiques en se démarquant de ses concurrents. Par ailleurs, la RSE permet de réduire la consommation d’énergie sur le plan financier et de favoriser de meilleures relations employeur-salarié sur le plan social, tout en ayant moins d’impacts négatifs sur l’environnement.

Matérialiser ses engagements en RSE contribue à la compétitivité et à l’attractivité de l’entreprise dans son ensemble dans un objectif d’amélioration continue et envoie un signal positif aux parties prenantes, que ce soient les salariés, partenaires ou investisseurs.

Comment intégrer les aspects environnementaux, sociaux et économiques au cœur des entreprises et promouvoir la transparence?

Bien que la RSE repose sur une base volontaire, les entreprises sont néanmoins, d’une certaine manière, contraintes à emprunter le chemin de la responsabilité sociale. Tout d’abord, on ne peut ignorer le trend actuel – réelle révolution générationnelle – promouvant l’impact positif et la réduction de l’empreinte environnementale des entreprises sur la société, ne laissant dès lors pas vraiment de choix aux entreprises que de prendre des initiatives en ce sens.

En termes de valeurs liées au travail, les millennials et les „Gen Z“ ont tendance à accorder la priorité à la culture d’entreprise et au „purpose“ dans leur travail. Ils valorisent également la transparence et l’authenticité de la part de leurs employeurs. Cela peut inclure l’engagement d’une entreprise en faveur de la durabilité, de la diversité et de l’inclusion, ainsi que des pratiques commerciales éthiques.

En conséquence les entreprises reconnaissent de plus en plus l’importance de prendre en compte les enjeux sociaux et d’incorporer des valeurs telles que la responsabilité sociale et la durabilité dans leurs opérations. Cela vise non seulement à attirer et à fidéliser les jeunes talents, mais aussi à répondre aux attentes croissantes des consommateurs, qui deviennent de plus en plus conscients de l’impact social et environnemental des entreprises qu’ils soutiennent. Il s’agit d’un vrai changement d’attitude.

Quels outils afin de renforcer la responsabilité sociale?

Dans ce contexte de „work culture shift“, et plus particulièrement dans un contexte de pénurie de main d’œuvre exacerbée dans de nombreux secteurs, la RSE peut constituer un facteur d’attraction et de rétention des talents dont les entreprises ont pris conscience.

Ce mouvement de mentalité se transpose vers un mouvement normatif. En effet, on le ressent au sein de l’Union européenne par notamment l’adoption de nouvelles directives, que le Luxembourg ne retardera pas à transposer au niveau national.

Where do we stand?

Prenant tout cela en considération, la RSE se montre comme une réalité incontournable pour toutes les entreprises.

Enfin, c’est à chaque entreprise de définir une stratégie RSE qui fasse sens par rapport à son cas individuel et de la mettre en place de manière sérieuse. Les entreprises sont libres de choisir les instruments tendant à exprimer les règles et les valeurs qu’elles entendent suivre. Elles peuvent adopter des codes de conduite, se mesurer par rapport à la norme ISO 26000 sinon essayer d’obtenir un label afin de démontrer leur engagement dans les différents domaines de la RSE. L’ESG peut également servir de base pour mesurer en quelque sorte l’impact externe des initiatives positives et extra-financières prises en interne.

L’Institut national pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises (INDR) promeut la RSE et constitue la porte d’entrée à toutes les entreprises luxembourgeoises qui souhaitent contribuer au développement durable proposant un système d’auto-évolution pour connaître le niveau de RSE.

En conclusion, les entreprises au Luxembourg prennent de plus en plus conscience de leur responsabilité sociale et montrent une tendance plutôt positive à vouloir s’engager activement en matière de RSE quels que soient leur taille ou leur secteur d’activité.

L’on peut affirmer que la RSE est le cœur, même si l’ESG fait les titres. En s’assurant que l’entreprise est engagée dans l’esprit et les pratiques de la RSE et de l’ESG, elle peut contribuer à assurer un avenir durable pour ses employés, ses investisseurs et la société.

Les entreprises doivent jouer un rôle actif dans la communauté, au-delà de la simple réalisation de bénéfices.

Pourquoi attendre? Adoptons les bonnes mesures dès aujourd’hui!

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