Le confinement a permis d’expérimenter sur le télétravail proposé comme „solution passagère“.
Une majorité des Français (55%) semble y être favorable. Dans certains milieux politico-économiques (et non seulement en France), l’on pense sérieusement à pérenniser le télétravail. Le 26 avril Edouard Philippe disait: „Il va falloir que ce télétravail se poursuive dans toute la mesure du possible“. (cf. Le Figaro, 27.4.2020). Le message est clair, le télétravail doit devenir une nouvelle donne dans la réorganisation du travail après la pandémie.
En 2017, 1,8 millions de salariés pratiquaient le télétravail de manière régulière en France, contre plus de 6,6 millions actuellement en temps de confinement. Ces télétravailleurs se bercent souvent d’illusions, ils croient à un engagement fixe et une rémunération adéquate après la pandémie. Il ne faut pas oublier que le télétravail actuel fut mis en place en toute hâte, sans projection directe vers le post-confinement.
Le capitalisme numérique d’après-confinement fera le tri entre les travailleurs indispensables et ceux qui seront devenus inutiles, lorsqu’il s’agira de réinventer le „travail de demain“. Il n’y aura pas beaucoup de place pour des revendications salariales et sociales pour les télétravailleurs. L’intérêt de certains milieux économiques pour le télétravail n’est pas d’ordre humaniste, mais plutôt d’ordre pécuniaire. Faire du bénéfice!
Quant aux dérives du télétravail, elles seront passées sous silence. Le télétravail reflète d’ailleurs la société de classe, il y a en effet de grandes disparités entre ces télétravailleurs; ils ne font pas tous du télétravail dans le marketing de luxe ou dans un cabinet d’affaires parisien.
Les télétravailleurs sont devenus des „salariés à part“ sur le marché du travail, avec beaucoup d’obligations, mais très peu de droits officiellement reconnus. Ce n’est pas un hasard si dès la création du télétravail on a essayé de le soustraire à l’influence syndicale.
Le capitalisme numérique veut imposer ses propres lois après la crise, quelle que soit la forme du retour à la „normale“ productiviste!
Je suis quasi 100% d'accord avec la projection de ce qui "peut arriver". Les mêmes abus du salarié comme avec la formule "intérimaire". Tout lemonde devient "saisonnier" parce que la législation dans ce domaine est floue/large sur plein d'éléments.. .
La question que je me pose est: avons-nous réellement besoin de tous ces "gratte papier", "frotteurs d'écran" plutôt, joueurs de clavier...dans l'ensemble qui joue la partition de la société...(tobedobedo)
Juste un exemple: tout le monde qui sait utiliser une machine à coudre et dispose d'une machine à coudre semble pouvoir avoir une occupation utile de nos jours. Celui qui sait réparer les outils ménagers aussi, avec ce qu'il a et/ce qu'il arrive à se procurer parce qu'il le fait toujours et a des ressources et des connections..
Celui qui cultive son jardin, son potager, son champs était peut-être moins embêté par le manque de certaines denrées, s'il n'était pas tout simplement content de ne pas devoir sortir de son domicile...
La "norme productiviste" peut très bien se maintenir en cassant les grands conglomérats, en produisant soi-même, en échangeant avec le voisin que l'on voit plus souvent, puisque l'on ne passe pas des heures dans les transports...
Je sais, ça sonne utopiste, mais je crois réellement que l'on peut raviver l'esprit "du village", de la communauté, dans laquelle les talents divers se complètent, et le "télé-tape-touches" n'est qu'une source de revus parmis d'autres.