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Danse sur un volcan

Danse sur un volcan

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Seuls les naïfs pensaient que le Parlement européen se contenterait d’une lettre-engagement de Herman Van Rompuy pour changer d’avis.

Evidemment, les députés européens, si fiers d’être élus au suffrage universel, forts donc de leur légitimité démocratique, ont majoritairement rejeté la désignation d’Yves Mersch au comité de la BCE. Une question de principe plus qu’autre chose, car décemment, aucun des députés ne peut considérer qu’une femme ferait mieux l’affaire simplement parce que femme.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Oui, nous le savons, les quotas sont une de ces nouvelles vaches sacrées que le marketing – tantôt politique tantôt commercial – aime à inventer. Comme s’il ne fallait pas se battre pour toute chose dans la vie, sur la base de son talent, de son intelligence, de sa volonté, de son engagement, de sa culture, de son application. Qualités auxquelles ni le sexe ni la couleur de cheveux ou de peau ne peuvent se suppléer.

Le Conseil européen peut, évidemment, faire fi du vote strasbourgeois. C’est son droit. Mais est-ce aussi simple? Et quelles en seront les conséquences dans d’autres domaines?

Un début

S’il est certain et quoi que d’aucuns puissent lui reprocher, Yves Mersch n’a pas mérité cela. Car nul ne saurait nier qu’il a justement les qualités requises pour „le job“. Au-delà de sa personne et quoi qu’il advienne, le désaveu du PE en est un aussi pour le Luxembourg dont tous les acteurs politiques ont fait du lobbying auprès de l’assemblée. D’autant que le dossier Mersch doit être vu et lu sur une autre toile de fond, à savoir la pression que mettent actuellement les mêmes députés européens sur le Conseil et la Commission en faveur d’un siège unique à Bruxelles.

Ils sont désormais 74% à militer pour la capitale belge et à ne plus se contenter de l’argument du „cirque ambulant“. Ils mettent également en avant l’argument de la pollution que provoqueraient ces déplacements permanents et finiront bien par trouver des adeptes.

N’est pas seulement en jeu que le lieu de travail qu’est la métropole alsacienne, mais indirectement celui du secrétariat du Parlement installé à Luxembourg dont dépendent des centaines, voire des milliers de postes de travail.

Bref, appelons un chat un chat!

Le Luxembourg danse sur un volcan et les meilleures têtes devront s’appliquer pour que le pays ne soit brûlé dans un bain de lave.

Isolé dans le dossier de la taxation sur les transactions financières, constamment attaqué sur son taux de TVA, victime collatérale dans la gigantesque affaire Dexia, poings et pieds liés avec le Qatar, premier pays arabo-musulman cautionnant ouvertement le Hamas alors que l’UE considère cette organisation comme terroriste, incapable de contrôler le flux migratoire et à réussir l’intégration, demain premier Etat membre de l’Union européenne avec une population „de souche“ minoritaire, dépendant du capital étranger et des investissements venant de plus en plus loin (dixit Luc Frieden), terre où vivre coûte excessivement cher, sur laquelle le taux de ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté augmente d’année en année (Rita Krombach, Croix-Rouge) et dont le taux de chômage est en courbe ascendante alors que l’illettrisme gagne du terrain, est-ce bien cela le paradis fiscal protégé par „Notre Dame des affligés“ (l’archevêque)?

Le milieu bancaire a été sauvé par l’Etat, par les Etats européens, à la suite de ses folies. Les Kerviel se retrouvent peut-être en prison; les instigateurs de l’argent spéculatif continuent d’élever la voix dans les soirées en ville.

Démocratie = justice = équité = solidarité = stabilité = gage pour un avenir rayonnant?

Ben voyons …