Difficile dès lors pour nous de juger si les ministres, le chef du parti ou du groupe parlementaire, les députés et autres éminences se considèrent comme des hommes et femmes de gauche ou non.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Ce qui est dans nos possibilités, c’est de juger sur pièces. C’est-à-dire sur la base des projets de loi en discussion et des lois telles qu’elles sont votées au Parlement. Qu’il nous soit donc permis de douter sur le bien-fondé de la marque POSL = parti de gauche ou POSL = parti progressiste, étant entendu que les notions de gauche et de progressisme sous-entendent une action politique en faveur du plus grand nombre et, surtout, en faveur de l’ouverture d’esprit et de l’avancement dans la modernité de la société luxembourgeoise.
Alors, examinons sous cet angle trois projets à venir qui devraient être bouclés (bâclés) avant Noël 2012: l’avortement, la réforme des retraites, la séparation Etat-Eglise(s).
Echec sur toute la ligne
Archaïsmes vaticans ou non, la future loi sur l’interruption de grossesse n’est en rien un progrès. Elle est tout bonnement une insulte à toutes les femmes. Que croient donc ces misérables qui obligeront celles qui choisissent d’avorter, de consultation en consultation? Qu’elles sautent de joie en prenant leur décision? Qu’elles triomphent? Qu’elles font exprès? Est-ce si difficile pour un progressiste, un homme de gauche de comprendre que les femmes sont libres, qu’elles ont le droit de faire des choix pour elles-mêmes, qu’elles donnent vie ou refusent de donner la vie? La liberté individuelle ne souffre
aucune immixtion idéologique, un point c’est tout. Mais le fait est que les ministres socialistes se sont fait avoir, une fois de plus, de compromis vaseux en compromis vaseux.
Il n’en va malheureusement pas autrement du débat sur la séparation de l’Etat et de l’Eglise où même certaines associations sont tombées dans le piège des maisons de la laïcité. C’est tellement limpide pourtant: la philosophie et donc la croyance est affaire personnelle et l’Etat n’y a que faire. Celui qui veut soutenir une chapelle peut le faire. A l’Etat de jouer son rôle d’arbitre neutre, donc de veiller à ce que la Loi soit respectée. La valeur d’une doctrine devrait se mesurer à ses contenus, et non pas à la richesse de l’institution.
Drôle de temps, drôles de moeurs … politiques. Ceux qui, avec leurs amis personnels placés dans les conseils d’administration ou à la tête des comités de direction, ont bradé les bijoux de la maison Luxembourg (Cargolux, BIL, KBL, ArcelorMittal) feraient bien de suivre un cours universitaire sur la déontologie et la corruption. Corruption des moeurs et corruption par l’argent. Ils ne se reconnaissent pas? Qu’ils nous fassent une petite visite …
Quant à ces ministres qui ne font pas leur devoir de classes, qu’en dire?
Prenons la réforme des retraites. Lorsque l’ancien système vint à ses limites, le premier ministre de l’époque, Jacques Santer, déchira les certificats des dettes de l’Etat auprès de l’assurance-pension, remit les pendules à zéro, inventa un nouveau système, l’actuel, et décréta, sous les applaudissements unanimes des députés chrétiens-sociaux, que des réserves à hauteur de 20 mois seraient suffisantes pour parer au plus urgent.
Aujourd’hui, ces réserves sont de l’équivalent de quatre années, oui, quatre années pleines aux environs de 12 milliards. Quelle mouche pique donc l’actuel ministre quand il prétend qu’il est urgent de se préparer à une situation hypothétique en 2030 ou 2050?
On n’agit plus au gouvernement, on s’agite. Et ceux qui justement ont été élus pour mettre un frein à ce type de comportements et contribuer à l’élaboration d’une vraie stratégie?
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