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Une femme courageuse

Une femme courageuse

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Deux anecdotes pour commencer:
1) Deux députées discutent des projets de loi sur l’interruption de grossesse. Arrive un ancien ministre et haut dignitaire de parti politique (faisons-lui la grâce de taire son nom) qui les interpelle:
„Alors, Mesdames, vous échangez sur vos expériences?“

Tant de brutalité verbale, de bêtise humaine et d’inélégance intellectuelle en disent long sur ce que vivent les femmes que l’on veut pourtant imposer par quotas.

2) Autre cas non politique, quoique similaire: courrier de lecteur au Tageblatt. „Pourquoi n’a-t-on pas publié mes lettres? Depuis que Mme Fonck est aux affaires, on ne me publie plus. M. Sold faisait paraître tous mes courriers. Méfiez-vous, vous serez bientôt dans la situation de saint-paul …“

Il se trouve qu’AS continue de s’occuper de la rubrique „courrier“ à la demande de la même DF, il est vrai, une femme.
Oui, bêtise humaine, machos éternels, sentiments primaires, primitifs … Où voulons-nous en venir?

Vera Spautz représente ladite „aile gauche“ du POSL. Un courant minoritaire qui mériterait d’autant plus l’attention et l’écoute qu’il s’exprime au nom des taiseux, de ceux qui souffrent le plus et ont certainement le plus grand mal à être entendu dans les cénacles des grands esprits.

Vera Spautz désapprouve, sur la base de l’engagement politique qui est le sien depuis toujours, la politique économique et sociale du gouvernement actuel. Elle a le tort de dire tout haut ce que beaucoup de gens pensent et elle a suffisamment de personnalité et de caractère pour critiquer ouvertement la politique sociale rétrograde.

Mais n’est-ce pas le facteur qu’on punit quand il apporte de mauvaises nouvelles?
Alors Vera Spautz était conspuée par les siens, marginalisée, victime de commentaires hautement déplaisants et incessants. Un jeux redoutable, mesquin, oui, ignoble qui a eu raison de ses forces physiques, même s’il n’aura sûrement jamais raison de sa force morale.

A l’heure où Mme Reding impose des femmes phares dans les conseils d’administration, alors que le pouvoir au quotidien s’exerce ailleurs, dans les directions, rien n’empêche – et n’empêchera – de pauvres cons de pratiquer le harcèlement, ne fût-ce que par l’arme du mépris, de l’impolitesse, de la bonne grasse blague.

Le cas Spautz est l’illustration non pas de l’émancipation, mais du retour en arrière de la société luxembourgeoise et de l’archaïsme des moeurs dans certains milieux, milieux dits „éclairés“.