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Petite leçon de bonheur

Petite leçon de bonheur

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Stéphane Hessel était déjà bien fatigué quand il est venu à Luxembourg pour la toute dernière fois. Pourtant, il n’avait en rien perdu de sa verve, de sa vivacité d’esprit, mieux, de sa jeunesse et de sa modernité. Car il restait résolument ancré dans l’époque et dans la société.

A l’heure où la francophilie n’est plus une attitude spontanée chez les Luxembourgeois, on peut relever que Stéphane Hessel était un pur produit de la République française.

Lui, l’enfant d’origine polonaise, né à Berlin et arrivé à Paris à l’âge de huit ans, était un exemple d’intégration et d’éducation publique.

Ce philosophe doué, ancien diplomate engagé pour les droits de l’Homme, ce résistant de la première heure qui avait survécu à Buchenwald, était resté d’une grande lucidité face au conflit israélopalestinien et, surtout, avait su préserver une âme d’enfant et une aptitude au bonheur.

Sa bibliographie est impressionnante, même si le grand public a surtout retenu son fascicule „Indignez-vous!“. Peut-être parce que Stéphane Hessel avait compris l’essentiel, à savoir qu’il faut se battre pour la liberté et donc la démocratie tout en se remémorant constamment que chacun a droit au bonheur, le bonheur premier consistant à rendre heureux les autres.