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Pathétique

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Bonne charité commence par soi-même, dit l’adage et c’est probablement fidèle à ce concept qu’un haut dignitaire de l’Eglise catholique qui cumule allègrement les mandats, vient de réclamer, en patron avisé, la fin des automatismes et, pour tout un chacun, une réduction globale des salaires à hauteur de 20%.

Etonnant, n’est-ce pas? Car l’auteur des propos est considéré généralement comme finement intelligent. La baisse des rémunérations et la hausse de la TVA (la plus injuste de tous les impôts) pénalisent très logiquement le pouvoir d’achat. Et qui dit perte du pouvoir d’achat dit restriction de la consommation et donc effondrement de la croissance.

Danièle Fonck

dfonck@tageblatt.lu

Une croissance négative, peu importe les efforts sur la productivité ou sur le coût indirect du travail (Lohnnebenkosten), accélère les faillites. Surtout dans le secteur des petites et moyennes entreprises/industries, organes essentiels d’une économie saine. De ce fait, le chômage accru pèse sur les dépenses de l’Etat déjà privé de PME/PMI bien vivantes.

Priver les gens de 20% de leur salaire consiste à les enfoncer dans la misère, avec, en première ligne, ceux qui déjà n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Les autres se verront contraints à économiser là où l’excellence pouvait tirer la société vers le haut, c.-à-d. la culture, l’éducation, les voyages.

Serais-ce cela la vision d’avenir du pays? Quelle pathétique compréhension de la société!

Tel „Gerd“ et acolytes

Cette même semaine, un autre chantre du social avait frappé les esprits par ses propos. Le „social-démocrate“ allemand, puisque c’est sous cette étiquette qu’il s’était fait élire, devenu depuis conseiller de Gazprom et conférencier très bien rémunéré, Gerhard Schröder, alias Gerd depuis qu’il est dans le business, plaide à son tour la politique de la ceinture si serrée qu’elle empêche le citoyen de respirer.

Il est vrai que lui, à l’instar de Mme Merkel et son entourage ignore la cure de cheval qu’ont payé les Allemands, les conséquences de Hartz IV, les étudiants contraints de travailler, les privations au quotidien et, depuis quelque temps, l’extraordinaire escroquerie dont sont victimes les retraités.

Pensions publiques minimales, étoffées de pensions complémentaires calculées sur des taux d’intérêts spéculatifs: voilà qui fut la recette miracle.

Résultat des courses: le taux étant extrêmement bas les retraites complémentaires ne valent plus rien, de sorte que même des cadres qui ont bien gagné leur vie se retrouvent avec une fraction de ce qu’ils devaient obtenir.

La belle affaire …

Où donc va le monde?

Est-ce bien ce que veulent les habitants de la planète? Une Afrique maintenue dans le dévouement, un Moyen-Orient systématiquement en guerre parce que cela arrange des lobbies politique, économique et religieux? Une Europe à la traine et pour unique stratégie le nivellement vers le bas du grand nombre tandis que quelques-uns s’enrichissent au point de devoir constamment innover dans la spéculation pour trouver des débouchés à leur argent?

Certes, tôt ou tard, les églises se rempliront parce qu’il ne restera plus qu’au bon peuple de prier pour des lendemains meilleurs. Peut-être est-ce là un „hedge fund“ en passe d’être recréé …