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Et d’un!

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Détourner l’attention est tout un art. Par exemple dans le cas syrien. Drone ou pas drone, telle n’est pas la question. La vraie et seule question est celle de l’immoralité, voire amoralité de la guerre, qu’elle fût militaire ou économique.

Les crises se provoquent; elles sont donc maîtrisables. A force de volonté; de lucidité.

Danièle Fonck

dfonck@tageblatt.lu

La semaine prochaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’actuelle Europe des 27 se réunissent pour un nième „sommet“. Sujet: l’union économique et monétaire de l’UE. En clair, cela signifie que l’on parlera beaucoup de fiscalité, d’échange, de contraintes. On discutera en somme sur la façon de faire fuir au plus vite les capitaux internationaux hors de la zone Euro et, si possible, hors d’Europe …

Le propre des crises est qu’elles sont fabriquées de toutes pièces par la spéculation, l’excès d’argent agissant comme n’importe quelle drogue, à savoir qu’il exige plus d’argent encore. Au passage, tout est ravagé: les structures des Etats, les systèmes sociaux et, bien sûr, le socle sur lequel repose toute économie saine, les petites et moyennes entreprises créatrices d’emplois. Quand l’ouragan crise a tout ravagé, chacun essaie de sauver ses propres meubles et agit en égoïste. Les citoyens comme les Etats. On se jalouse et se crée des névroses, des complexes tantôt de supériorité tantôt d’infériorité.

Les sacro-saints chiffres …

Mais franchement. Est-ce à rire ou à pleurer? Qu’on en juge, sur la base d’un mini-tableau:

Croissance

Allemagne +0,1%

France -0,1%

Royaume-Uni -0,3%

Italie -0,5%

En somme, le modèle allemand se prévaut de 0,1%. L’échec français éclaterait avec -0,1%. Etc., etc.

Il est vrai qu’à l’heure des lectures superficielles, il est plus facile de compter ses „amis“ sur Facebook que de faire ses comptes dans la durée.

Ou, autrement dit, plus facile de répéter des arguments „packagés“ savamment que de méditer sur des lendemains nécessairement faits de salaires inférieurs, de pouvoir d’achat réduit, de prestations sociales fondues car devenues trop chères, de retraites a minima (jusqu’au jour d’aujourd’hui, jamais aucun système d’assurances privées en la matière calculé sur les taux d’intérêts n’a fonctionné dans la durée). Donc, le nivellement vers le bas est programmé d’avance, si l’Europe ne change pas, collectivement et vite, de philosophie politique et de méthode.

Les lobbyistes qui renforcent les politiques dans leurs fausses idées, sont dans leur droit. Ils sont – bien – payés à cet effet. Ce sont d’excellents professionnels, rigoureusement organisés, parfaitement conseillés et disposent de sommes considérables afin d’influencer au mieux des politiques singulièrement démunis face à cette force de frappe. Démunis parce qu’ils ont perdu pour beaucoup leur seule arme, c’est-à-dire leur âme.

Que peut-on, que doit-on exiger d’un élu? Qu’il se batte pour l’intérêt du plus grand nombre, pour la collectivité, pour l’intérêt public. Bref, qu’il se mette au service des hommes.

De cet idéal découle une exigence simple: ce qui importe, ce sont les peuples et non pas les trois phrases qui resteront dans un livre d’histoire sur le passage de leurs dirigeants politiques du moment. Ce qui importe, ce sont les aspirations des hommes, femmes et jeunes et non pas les desiderata de telle caste, tel banquier, tel magnat industriel, bref de telle ou telle autre secte doctoresse ès manipulations.

L’Europe n’est pas malade de ses chiffres. Elle est malade de son incapacité à produire (et élire) des hommes courageux prêts à tout remettre en question et capables de redessiner l’avenir. Les sommets-bricolage coûtent véritablement trop cher. Car c’est du mauvais vaudeville