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Eté indien?

Eté indien?

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L’hiver fut long et il n’y eut pas d’été. Ni au propre ni au figuré. Il est donc doublement important que cette trop longue période maussade s’achève et que la rupture de „météo“ devienne synonyme de soulagement.

A quelques rares exemples près, les mines étaient défaites mercredi soir dans l’enceinte du Parlement. Seuls MM. Wiseler et Frieden riaient et deux extra-terrestres, MM. Henckes et Colombera semblaient faire le guet comme pour se faire apprivoiser au plus vite par le parti dominant. Tous les autres avaient compris le sérieux de la situation, à savoir qu’un échec est un échec, avant qu’il se transforme en opportunité.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Depuis des mois, bon nombre de personnes sentaient qu’il y avait un malaise ambiant. Essentiellement politique d’ailleurs. Malaise qui remonte à bien plus loin que la crise économique.

Premier élément: le système électoral luxembourgeois dépassé qui conditionne la prédominance d’un parti, le parti chrétien-social.

Second élément: le dérèglement institutionnel dont on a encore eu une preuve avant-hier. Pour preuve: le Parlement ne s’est pas dissous; il l’a été de facto par le Premier ministre sortant qui ne lui a même pas laissé la possibilité de voter.

Troisième élément: le rôle, la place et la responsabilité du ministre d’Etat, trois éléments prépondérants en période de crise.

Quatrième élément: l’autisme qui naît de l’exercice continuel du pouvoir, au-delà de la personnalité et de l’indépendance d’esprit de quelques-uns.

En clair: depuis bientôt 35 ans, le PCS est aux affaires. Il pilote, impose, nomme au sein des institutions nationales comme subnationales, se concerte plutôt que de concerter et réduit à portion congrue chaque partenaire de coalition, sans exception. Fausse affirmation? Que non! Qui a choisi de „proposer“ pour trois mandats successifs Mme Reding à Bruxelles? Qui a „proposé“ M. Biltgen à la Cour de justice européenne, oui, qui a proposé le renouvellement du mandat de M. Grethen à la Cour des comptes européenne? Le PCS évidemment et nul autre.

La maison commune

Où s’en vont les conseillers chrétien-sociaux au moment de la retraite? A la tête d’un établissement public, para-étatique ou privé ami – culturel, sociétal, caritatif …

L’ennui est que cela façonne des mentalités, implique des jeux de rôle et, surtout, que cela prive le pays et ses citoyens de débat public controversé et permanent.

Or c’est justement cela dont le Luxembourg a besoin, alors qu’il est – une fois encore – à la croisée des chemins.

Evêché, PCS, LCGB, saint-paul: quel quarteron! Quelle puissance! Quelle assurance! Ces quatre-là n’ont plus besoin de considérer l’opinion, le point de vue, la sensibilité, l’émotion d’autrui. Ils se suffisent à eux-mêmes. Et c’est très probablement cette réalité qui est à l’origine du désastre récent. L’affaire du SREL ayant été la fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Un pays est une maison commune et chaque maison a besoin d’être aérée. Quel bonheur donc d’ouvrir grand portes et fenêtres pour laisser entrer de l’air frais, non?

Le risque est infime: au pire un petit rhume et un rhume, n’est-ce pas, guérit et s’oublie vite.

Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables. Chacun de nous devrait s’en souvenir de temps à autre. Pourquoi les juristes qui nous gouvernaient jusqu’ici seraient-ils particulièrement armés pour résoudre les problèmes économiques et financiers? Ils n’y connaissent pas plus que d’autres. La crise sociale est bien réelle, elle aussi, et là encore, l’incapacité au dialogue serein avec tous les acteurs (tous) a été prouvée.

L’issue de la pitoyable affaire SREL est logique. Elle peut être une extraordinaire opportunité pour le Grand-Duché. A moins qu’elle ne se transforme en bataille de boue, ce qui est malheureusement probable.

Permettons-nous de rêver néanmoins, un court instant: et si le peuple mature décidait de soutenir des jeunes et des nouvelles têtes, s’il pouvait se résoudre à accepter de prendre des chemins de traverse et la classe politique réapprenait à connaître les gens normaux avec les aléas quotidiens de la vie de Monsieur et Madame Tout-le-Monde?

Il est vrai qu’il m’arrive encore de rêver …