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La chance pour rebondir

La chance pour rebondir

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Il y a des jours où on se sent plus léger. Parce que le soleil brille, la luminosité est plus belle, parce qu’il y a des sourires aux lèvres.

C’est le cas depuis ce lundi. Quel plaisir des voir des jeunes gens aller de l’avant, résolument, exprimer leur volonté de prendre les choses en mains, coller à la société active d’aujourd’hui, prêts à prendre à bras le corps les problèmes tout en reconnaissant qu’ils sont réels, affirmer qu’il est prioritaire de renouer avec le dialogue tant social que sociétal, faire fi des us politiques archaïques, oser changer de cap et acceptant la rupture au sens large du terme.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Qu’est-ce qu’on en avait marre des sempiternelles leçons du CSV, marre des mines grincheuses, marre de la victimisation de ceux qui n’écoutaient que les leurs, n’en avaient que pour les leurs et ne se souciaient des postes et revenus que des leurs, leurs asservis, leurs vassaux, leurs courtisans!

Et qu’on arrête de nous raconter des bobards. Car si le total est 100, alors 33 représente un tiers et tel est le cas, alors deux-tiers, c.-à-d. 70 n’ont pas voté pour le CSV. C’est tout. Cela s’appelle la démocratie et celle-ci reste la plus noble conquête de l’homme.

Qu’on ne nous prédise pas non plus un drame programmé. La majorité sortante avait 38 sièges. Cela n’a pas empêché Jean-Claude Juncker de démissionner en cavalier seul avec son camp. 32 sièges sont donc amplement suffisants pour gouverner. Cela obligera les acteurs concernés à se serrer les coudes et à réfléchir avant de parler et de se livrer à des coups médiatiques.

Les moins de 50 ans

Se rend-on seulement compte qu’au Luxembourg tous ceux qui ont moins de 50 ans n’ont jamais, sciemment, connu autre chose qu’une gouvernance CSV? Est-ce sain? Est-ce normal?

Sans même parler de grandes réformes sociétales, prenons l’exemple de la culture. L’hégémonie y était totale, quasiment stalinienne.

Eh bien oui! On se sent soudain plus léger.

De père en fils on les retrouvait aux postes influents: ministre, conseil d’Etat, cercle machin, présidence patati. Tantôt conseiller affecté aux ministères des Médias tantôt aux commandes du média épiscopal. Ce qui, à l’étranger, serait dénoncé comme insider trading. A défaut, on façonne les esprits par sondages interposés. Les mêmes, toujours et encore, sous toutes formes d’étiquettes (politologue, sociologue et autres „ogues“) à cataloguer, à s’emparer de nos cerveaux. Nous qui sommes libres. Comme citoyen et comme électeur, autant que comme personne humaine.

Singulière chance que celle d’un pays qui dispose de jeunes prêts à rebondir. Jeunes comme le furent les Thorn et/ou aussi les Juncker, les Merkel, les Blair.

Oh, ils ne réussiront pas tout ni sur tout! Pas plus que leurs aînés. Pas moins non plus. Mais ils aborderont les défis avec une énergie découplée, un dynamisme et une modernité perdus. Ils ont envie de mordre la vie à belles dents. Grand bien leur fasse.

Soutenons-les, aidons-les, encourageons-les au lieu de jouer les vieux grincheux peureux. C’est l’ardeur et non le pessimisme qui fait avancer les peuples, d’autant que les réalités sont les mêmes, que l’on soit défaitiste ou optimiste. La façon de voir peut cependant s’avérer déterminante.

Oui, nous attendons plus qu’une brise. Nous rêvons d’un Luxembourg solide, réaliste, terre-à-terre, solide et battant, cependant capable de rêver.

L’heure n’est pas au rêve, vont s’écrier les éternels détracteurs.

Si, pourtant, car sans une part de rêve, ce que les Américains avaient compris avant tous les autres, rien n’est possible.

Rien.