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Il faut du temps, de la pédagogie et de la patience pour faire évoluer les mentalités, y compris sous nos latitudes où chacun se prévaut d’être hautement civilisé.

Certaines réactions au projet du gouvernement de légaliser le mariage homosexuel ainsi que sur la réforme du droit à l’adoption font pourtant carrément peur.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Sur le web en particulier, l’homosexualité est qualifiée de „maladie“, les homosexuels traités „d’anormaux“, leur union et la possibilité d’adopter comme „la pire atteinte à l’histoire de l’humanité …“.

En d’autres termes, certains, parmi lesquels un triste sire sous le pseudonyme de „Siegfried von der Burg“, s’adonnent lâchement à l’injure, à l’insulte, à la diffamation, le risque d’être punis par la loi étant quasiment nul. Les commentaires de ces personnes qui se croient „normales“ sont autant de signes qu’elles sont des énergumènes d’un siècle défunt où l’on était incapable d’accepter la différence. Qu’on se le rappelle! Il fut un temps où les bonnes familles cachaient leurs rejetons qui souffraient d’un handicap, s’en débarrassaient chez les „bonnes sœurs“ et quand ils décédaient, ne les inhumaient même pas dans
la tombe familiale. Betzdorf fut un exemple parmi d’autres.

Ces jours-ci, en Irlande la verte et la catholique, le scandale des couvents de la Madeleine a refait parler de lui. Ces „blanchisseries“ où l’on avait enfermé 10.000 filles-mères entre 1922 et 1996, rejetées par la société et l’Etat parce que destinées à la „rééducation“ puisque „femmes perdues“, c.-à-d. „déshonorées“. Quelque 155 pensionnaires furent officiellement reconnues comme victimes de sévices sexuels, psychiques, physiques et retrouvées dans des tombes anonymes.

De l’amour

La pire ignominie fut celle de Tuam, celle de „La Maison“ (The Home) des sœurs du Bon Secours: 2.000 bébés vendus à de riches Américains … et 796 squelettes d’enfants morts dans une cuve à eau, suite à la malnutrition, la tuberculose, la rougeole, la maltraitance.

Mais plus on est pieux et plus c’est facile. On finit par avouer, on se repend, on reçoit l’absolution et on est pardonné. Puis, un peu plus tard, on donne des leçons aux autres.

Ah, si les nourrissons de Tuam avaient pu être adoptés légalement par des couples aimants! Hommes ou femmes, hétérosexuels ou homosexuels.

L’amour ne devrait-il pas primer en toute circonstance? Que pourrait donc être un amour anormal, illégal, méprisable? L’affection et l’attirance ne se décrètent pas et ne se règlementent pas. Heureusement.

Dès lors quelle ineptie que de vouloir distinguer, cataloguer, pratiquer la ségrégation. Un homme, une femme, oui, évidemment. Deux hommes, deux femmes: où est le problème?

Dans nos contrées relativement nanties, l’enfant est roi. Beaucoup trop d’ailleurs, souvent à son détriment. Si, par conséquent, une société veut mettre l’enfant au centre de toute chose, alors ne faut-il pas commencer par permettre à chaque enfant sur terre à avoir un foyer et une famille aimante, peu importe la configuration de celle-ci?

En réalité, ceux qui décrient le mariage homosexuel combiné au droit d’adopter, sont malhonnêtes intellectuellement. Pour la très simple raison qu’ils essaient de focusser sur un sujet jadis tabou pour mieux éviter de parler des questions qui minent le monde. A savoir la pauvreté, les injustices flagrantes, le chômage massif, les problèmes d’avenir de la jeunesse ou encore la paix sournoisement mise en jeu par les luttes hégémoniques.

(Danièle Fonck)