Qu’on se souvienne! Parce que leur fidèle allié le Shah d’Iran avait osé s’éloigner tant soit peu de l’Amérique, cette dernière l’avait acculé à l’exile le plus honteux possible en 1979, et aidé au retour de l’ayatollah Khomeiny, qualifié d’opposant respectable, alors qu’il s’empressa de plonger l’Iran dans l’obscurantisme. Ce fut aussi le début de l’instabilité en Iraq, du fait de la guerre entre „Tigre et Euphrate“ et même si, des années plus tard, George Bush père, en défendant les champs de pétrole koweïtiens, eut l’intelligence de stopper ces militaires „just in time“, en ménageant Saddam Hussein, Bush fils s’empressa sur les conseils de son club de Conseillers à détruire un pays dont il ignorait qu’il émanait de la Mésopotamie et fut une partie du berceau de notre civilisation. Les Occidentaux, pourtant responsables créateurs des Etats et des frontières du Proche et Moyen-Orient, si prompts à s’y installer et maintenir des dictateurs, à force d’intérêts économico-financiers croissants, se sont montrés aveugles, incapables de discernement. Plutôt que d’imposer à leurs protégés des progrès constants en termes de libertés collectives et individuelles, ils ont soutenu des opposants dont ils ignoraient les motifs et le cheminement philosophique.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Coincés entre électoralisme et appât du gain, Américains (surtout) et Européens n’ont pas imposé une paix juste en Palestine et ont de ce fait ajouté de l’eau au moulin de fanatiques se servant du conflit israélo-palestinien au détriment de deux peuples qui, à défaut de s’aimer, pourraient parfaitement cohabiter raisonnablement et pacifiquement.
Trente-cinq ans d’erreurs au nom de l’argent! Trente ans de souffrance! Trente ans de morts! Trente ans de haine sans qu’il n’y ait le moindre espoir d’y mettre un terme!
Aujourd’hui, la région est une poudrière. Les extrémistes islamistes font leur travail de sape partout, en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, en Iraq, en Egypte, en Arabie saoudite, au Soudan, en Afrique. Les printemps arabes n’ont qu’accentué la pauvreté ambiante; la Libye est un désastre et les fameux pays du Golfe vivent dans une richesse et une torpeur qui ne fait oublier leur fragile stabilité. Ni les Etats-Unis ni l’Europe ne sont désormais à l’abri. Et quand ils évoquent des frappes contre le pseudo „Etat islamiste“ en Iraq et en Syrie, on se demande à quoi bon.
Car les illuminés de dieu sont partout, introduits dans les Etats démocratiques, tantôt groupes organisés, tantôt individus isolés, toujours dangereux, jamais contrôlables. A Gaza, c’est le Hamas qui sort gagnant du dernier conflit. A Téhéran, le voile et les bas en laine noirs des femmes imposés par les ayatollahs restent la règle. Les hôpitaux, universités et musées de Saddam Hussein sont démolis, ses prisons sont aussi remplies qu’avant. Par d’autres, c’est tout. Et dans la Syrie un jour post-Assad, elles le seront tout autant.
Pourquoi, ce désastre ambiant? Parce qu’un pays, et un seul, impose au monde sa doctrine qui consiste à s’octroyer le droit d’avoir la mainmise sur les richesses du sous-sol mondial. De l’Ukraine à l’Iraq.
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