Il y a eu toute la longue bataille autour de l’Obamacare. Mais aussi, il y a quelques jours, celle concernant la régularisation de plusieurs millions d’immigrés clandestins. C’est en novembre dernier que le président avait annoncé cette dernière. Les républicains en étaient restés bouche bée. Ils ont tout fait pour bloquer le décret présidentiel.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu
Las, la justice vient de leur donner raison. Il y aurait eu abus de pouvoir de la part d’Obama. Ce dernier a beau dire que «l’histoire est de [son] côté», il a dû bel et bien suspendre son décret.
Mais le coup qui fait le plus mal au président américain concerne l’orientation géostratégique de son administration. On sait que Barack Obama ne veut pas laisser passer la chance d’arriver à un accord avec l’Iran et son programme nucléaire. Il n’ignore, en effet, pas que le président Rohani est plus enclin que les autres ayatollahs à renouer le dialogue avec l’Occident. Un dialogue devenu urgent, puisque, face à l’expansion de l’Etat islamique en Syrie, en Irak et en Libye, les Occidentaux ont besoin de l’Iran comme allié.
Les républicains, eux, qui n’en sont pas à un coup bas près, campent sur la ligne plus dure d’un conflit ouvert contre l’Iran. Une ligne qu’ils partagent avec … Benjamin Netanyahou pour qui l’Iran est et reste l’ennemi à abattre.
Tous les moyens sont donc bons pour faire capoter la stratégie jugée molle d’Obama. Netanyahou veut d’autant plus montrer ses muscles que, pour les élections législatives anticipées du 17 mars, il est au coude à coude avec Tzipi Livni et sa coalition de centre-gauche. Plus d’un scandale secoue, en effet, Netanyahou qui compte redorer son blason sur la scène internationale.
C’est pourquoi il s’est fait inviter par des sénateurs républicains pour venir s’exprimer devant le congrès américain et y dire tout le mal qu’il pense de la politique d’Obama.
On sait que Netanyahou ne porte pas Obama dans son coeur. Il n’a jamais caché ses préférences pour les républicains. Mais oser venir dans un des lieux sacro-saints du pouvoir des Etats-Unis défendre une ligne qui va à l’encontre de celle du président américain dépasse toutes les bornes.
Il s’agit là d’un coup de couteau dans le dos d’Obama! Un double coup même, l’un assené par les républicains, l’autre par le premier ministre sortant israélien. Un acte qui montre surtout que, désormais, même sur le plan international, les républicains entendent lier les mains d’Obama, ce qui, aux Etats-Unis, est ressenti comme un sacrilège. Ceci, bien entendu, parce qu’ils croient caresser dans le sens du poil la communauté juive en vue de la présidentielle de 2016, après laquelle, si tout va mal, un Bush III pourrait aller siéger la Maison Blanche.
Or, et c’est la seule bonne nouvelle dans tout cela, la communauté juive américaine est très divisée quant à la venue de Netanyahou devant le congrès.
Quant à Barack Obama, il a décidé tout simplement de ne pas recevoir Netanyahou. Bravo. Mais pourquoi s’arrêter là? L’occasion n’est-elle pas rêvée d’enfoncer le clou et de tout faire pour dire son opposition résolue à la politique de Netanyahou en Cisjordanie et à Gaza, et peser enfin, comme il l’avait promis lors de son fameux discours du Caire, en faveur de la création d’un Etat palestinien?
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