On a beau banaliser la droitisation de la politique de certains gouvernements de l’Union européenne, celle-ci risque de ronger les institutions démocratiques d’Etat.
La France vient d’en livrer la preuve. Très souvent, c’est la politique sécuritaire qui prime au détriment du social, voire de l’enseignement public. Cette priorité risque de déstabiliser le système de séparation des pouvoirs qui devrait être la base de toute démocratie.
La France se trouve confrontée à une cacophonie constitutionnelle. G. Darmanin, ministre de l’Intérieur, a soutenu le mouvement des policiers protestant contre l’incarcération de l’un des leurs. Il n’a pas eu un mot pour les victimes des drames. Au contraire, il a parlé d’un „manque de respect médiatique et politique“ (cf. La Voix du Nord, 28.7.2023) envers les forces de l’ordre. Il a officiellement par là protégé, voire renforcé un système d’impunité pratiqué inofficiellement. Il supporte ainsi les propos du Directeur général de la police: „… avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison.“ Cette procédure serait-elle réservée au citoyen normal!?
Et les politiques au gouvernement, ainsi que Macron lui-même dans un de ses discours de „oui-mais“, continuent à radoter que „personne n’est au-dessus de la loi“. Quant au ministre de la Justice, E. Dupond-Moretti, il a botté la touche, préoccupé par le fait qu’il sera lui-même jugé par la Cour de justice de la République pour prise illégale d’intérêts.
Que du „beau monde“, il y a péril en la demeure démocratique française … et pas que!
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