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Fluctuantes amours politiques

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De l’institutionnel au fractionné.

Au parti chrétien-social, Claude Wiseler estime que son temps est venu et qu’il est le leader naturel, lui qui a dû reprendre le flambeau du jour au lendemain, sachant bien pourtant que celle, femme trop forte, envoyée „en exil“ par Jacques Santer, puis Jean-Claude Juncker, est prête à bondir à la première vraie occasion. Viviane Reding, ex-commissaire européenne charismatique se sait premier ministrable, convaincue de son savoir-faire, de ses capacités, de ses réseaux. Mais voilà qu’un trouble-fête apparaît, plus vite qu’escompté, si fier de partir pour Londres et si vite en semi-retour. Il est vrai que si les bancs de l’opposition sont durs et les rouages de l’Etat pesants, le secteur privé est exigeant, complexe, prenant, et les grands et petits loups rivaux y guettent à chaque croisement de couloir.

Un homme, une femme suffiraient-ils pour (ré)accéder au pouvoir et piloter un pays en proie à des doutes, à la fois conscients que des changements s’imposent et plus qu’anxieux à leur perspective?
Cette angoisse expliquerait-elle le désamour face à l’actuel gouvernement, si soucieux de bien faire et ayant réussi à éviter des erreurs majeures (comme par exemple brader le pays aux Qataris)? Le désarroi ambiant serait-il l’expression d’une incompréhension devant l’attitude faussement désinvolte d’une jeune équipe qui apprend tout juste à écouter pour entendre, alors que la vague de fond qui déstabilise les Européens, transforme des citoyens prêts à miser sur le changement en des hommes et femmes épris de sécurité physique et matérielle, d’où la quête d’un paternalisme public à l’ancienne?

Ce serait dommage et pas forcément un gage d’avenir. Disparate et individualiste, notre société est à l’image des sociétés européennes: conservatrice dans le domaine économique et social, attirée par la flamboyance dans le domaine culturel, ouverte sur le plan sociétal, fascinée par la légèreté et éprise de solide. Les votes successifs chez nos voisins français et l’ascension de Marine Le Pen; les réactions suite à la démission d’une des plus brillantes ministres et forte tête politique, Christiane Taubira, en disent long sur „l’état de la nation“, en l’occurrence française.
En Allemagne aussi, la critique envers celle qui fut l’icône incontestée, grandit, depuis qu’elle, Angela Merkel, se montre plus tendre, plus sensible dans le dossier inhumain des réfugiés syriens.

Et si le 21e siècle était non celui du choc des civilisations, mais plutôt celui du passage d’un monde institutionnel vers un monde segmenté, auto-fractionné et dès lors quasi ingérable?

Le peuple souverain devrait avoir la lucidité de comprendre que les traditionnels partis ont à se réinventer du tout au tout. Et admettre qu’il a lui-même besoin de réfléchir à ce qu’il est devenu et jusqu’où il veut aller dans la décomposition de son intégrité sociétale et au pourquoi de sa volonté limitée à emprunter de nouvelles voies.