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Déjà, un faux débat

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Génération politique molle

Voilà, les choses sont claires. C’est la faute des autres, en l’occurrence d’Angela Merkel si le Brexit l’a emporté, à en croire David Cameron. La politique de l’immigration européenne aurait incité plus de 51% des Britanniques à voter non, ose-t-il dire haut et fort, sans se remettre en question. Or c’est lui et nul autre qui a organisé le référendum, lui, comme John Major et Margaret Thatcher, qui a constamment combattu l’UE et l’a rendue responsable de tous les maux. Lui, pour des raisons de politique politicienne, de peur de ne pas être réélu.

Le voici pourtant obligé de quitter Downing Street, laissant derrière lui un pays divisé, sûr de se retrouver dans les livres d’histoire comme l’homme qui aura brisé le rêve de toute une jeunesse britannique née européenne et bien dans sa peau d’Européens.

Les Vingt-Sept ne font pas meilleure figure. Pas de précipitation, pas de bouleversements, pas de nouveau traité: ainsi serait la recette. Et peut-être, plus de sensibilité concernant le chômage des jeunes.

Des réactions tout simplement sidérantes. Il faut au contraire dire clairement aux Britanniques que leur choix a été démocratique et qu’il faut en tirer au plus vite les conséquences. Ceci afin justement de pouvoir réformer de fond en comble l’édifice européen dont la seule vraie raison d’être est la paix et l’intérêt collectif, c.-à-d. celui des citoyens.

Force est donc de revoir les traités successifs, trop sophistiqués, trop contraignants, trop invasifs dans la vie des Etats membres, trop axés sur l’économique. Comme force est de privilégier la mise en commun de moyens spectaculaires pour l’éducation des jeunes, pour la recherche, pour le développement scientifique et médical voire pour les technologies de pointe, unique voie permettant à terme de réduire le chômage.

Car ce dernier ne se résorbe pas miraculeusement par des subventions en tous genres. Seuls des systèmes éducatifs ultra-performants et hyper adaptables permettant de développer au mieux toutes les intelligences disponibles mèneront à une génération nouvelle de jeunes Européens capables de relever tous les défis du monde de demain.
En attendant, il faudra en finir au plus vite avec les surrèglementations, avec les rivalités internes entre Etats membres, avec l’hypocrisie ambiante qui consiste à imputer à Bruxelles toutes les décisions impopulaires pourtant agréées au niveau national.

Oui, un traité simplifié, fixant les grandes lignes et commun à tous, suffira. Oui, il faudra simplifier le jeu institutionnel. Le jeu de rôle actuel entre Conseil, Commission, Parlement fut une erreur. Il faut une hiérarchie politique claire, dès lors verticale, c’est ainsi. De sorte que, ceux qui se trouveront en haut de la pyramide aient à décider, trancher, assumer en toute transparence.

Hélas! Les Vingt-Sept se chamaillent et les combats de coqs continuent. Le modèle européen n’est valable que si petits, moyens et grands ont droit au principe „un pays, une voix“.
L’UE n’a pas à être dirigée par Berlin, Londres ou Paris. Quel mauvais goût d’ailleurs de recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs à Berlin! Berlin 2016. Berlin 1941. Génération politique aussi inculte que molle que celle qui ne se souvient pas …

D’ailleurs quelle inconscience et quel culot, une semaine après le choc du Brexit, que de proposer de transformer le CETA en accord en lieu et place du traité qu’il est pour éviter l’accord des parlements nationaux. Décidément, l’exécutif bruxellois n’a rien compris.

L’UE, plutôt que de se saisir de l’opportunité pour redevenir désirable, s’enfonce dans son marasme, source du désamour croissant des peuples qui la forment.

dfonck@tageblatt.lu