Léopold (Melvin Boomer) veut devenir médecin. Jeune garçon de la cité, il étudie quand les autres jouent au foot. Néanmoins, en l’absence d’une mère morte d’un cancer et à cause d’un père quelque peu dépressif, c’est lui qui se charge de toutes choses ménagères, de sorte qu’il terminera bon dernier ou presque au concours (c’est le volet Ken Loach à la française du film).
Les stages de médecine étant tous pris, il est forcé de se rabattre sur une formation de sage-homme, ce qu’il taira évidement à sa famille. Tout le monde sauf son frère étant dupe, il mènera dès lors une double vie entre mensonge et Crocs roses. Peu motivé, il se fait d’abord rabrouer par sa responsable Nathalie (Karin Viard), qui lui apprend les ficelles du métier à la dure.
Si le sujet du film était intéressant, son affiche en dit cependant tout ce qu’il faut savoir – tout y est prévisible à mort, de l’amitié qui se tissera entre Léopold et Nathalie jusqu’au fait que le jeune homme se prendra de passion pour le métier.
Tout aspect intéressant – la politisation du corps médical face à un métier sous-estimé et sous-payé, la découverte, grâce ou conjointement à son métier, du corps féminin et de la sexualité, deux aspects qu’on retrouve d’ailleurs, en mieux, dans „Annie Colère“, ou encore le clivage entre classes sociales – est étouffé par un film qui veut à la fois divertir, enseigner et critiquer et qui, essayant de tout faire, échoue plus ou moins dans tous les domaines.
Reste une scène qui, si elle rappelle trop les séries télévisuelles genre „Emergency Room“, fait ressentir une vraie urgence narrative tout en montrant l’injustice sociale qui transparaît jusque dans la hiérarchisation des métiers médicaux. Cela ne suffit malheureusement pas pour en faire un film abouti.
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