C’est la première fois que je les vois depuis les attentats du Bataclan, les Eagles of Death Metal. Et évidemment, on y pense pendant le concert – jamais je ne me suis autant surpris à regarder l’emplacement des sorties de secours – alors même que Jesse Hughes, dernière vraie et presque archaïque star du rock ’n’ roll, s’évertue au contraire à fêter la vie et l’hédonisme.
Mais lors des applaudissements féroces, dans certains moments d’émotion dans le public, l’on sent que ce groupe, dont le chanteur s’était un moment, après les attentats, égaré dans des discours assez limite (ses positions politiques restent d’ailleurs fort douteuses), restera pour toujours le groupe du Bataclan et que le public le chérit non simplement pour ses exploits scéniques, fort impressionnants, mais aussi encore parce que ce sont des survivants – mais ce sont des survivants qui, pour surmonter le traumatisme, se réfugient dans l’hédonisme ostentatoire du stoner, dans l’exaltation de la musique, dans la méticulosité du jeu.
Alors certes, l’on se dit que ses petits interludes pendant lesquels Jesse dit que l’Atelier est une de ses salles préférées ou que le docteur lui a déconseillé de jouer le show, décision qu’il aurait évidemment rejetée, il doit les sortir à peu près tous les soirs – mais il n’en reste pas moins que le concert qu’ils jouent est diablement efficace et que les musiciens s’en donnent à cœur joie, ce qui se ressent à tout moment du concert, surtout sur des titres dansants comme „Complexity“, „Cherry Cola“ ou encore „I Want You So Hard“, mais aussi sur les quelques reprises, dont des fragments de „Ace of Spades“, dont ils parsèment leur fin de set.
Au final, l’on se dit que les terroristes avaient choisi leur cible de façon tragiquement efficace tant les Eagles Of Death Metal sont un groupe qui célèbre la danse, la joie de vivre sans la moindre note de mélancolie. On ne peut que saluer le fait que le groupe continue, imperturbable, son bonhomme de chemin.
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