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Londres n’a rien à négocier

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L’UE fonctionne sur la base de règles communes

Dans les Dolomites et toute l’Italie, la discussion va bon train. Le Brenner et son sommet symbole de tant de combats meurtriers avant de devenir un symbole de paix et de réconciliation, le fut et l’est, parce qu’on a évité, après de véritables prouesses politico-diplomatiques, d’y installer un poste frontière entre l’Italie et l’Autriche. Or, voici que l’idée revient en force après les ultimes mesures viennoises en matière de politique migratoire.

Ainsi tombe un idéal de plus de ce qu’il faut désormais qualifier de „vieille Europe“, celle de la Communauté européenne, terre de concorde entre les peuples, terre de l’entente et de la symbiose. Si nous étions Grecs aujourd’hui, qu’après avoir connu le sort des citoyens helléniques de ces dernières années et nous voir désormais menacés d’exclusion de Schengen, que ferions-nous? Honnêtement, donner au moins un coup de pied (formule polie) à chaque homme politique européen qui passe, à commencer par Merkel et Cameron. Qu’est l’Union européenne version 2016? Un triste assemblage de mandataires politiques pâlots et infidèles, pâlots car sans visions et sans idéaux, infidèles car plus soucieux de défendre des intérêts partisans que ceux de la collectivité nationale européenne.

Finalement ces gens-là ne sont pas libres dans leur tête, mais juste un club d’inféodés qui obéissent au petit groupe de milliardaires qui régissent le monde dans l’unique but de s’enrichir chaque jour un peu plus. Le pire étant que, pour cela, ils se servent du lavage de cerveaux au point que ceux qui pensent être – du fait de diplômes dévalués – les élites (d’aujourd’hui et de demain) ne sont que de piètres suiveurs.

Non, Cameron n’a rien à exiger de l’Europe. Son pays, atlantiste, a tout eu, depuis Margaret Thatcher et son fameux „I want my money back“. De dérogations en statut spécial, le Royaume-Uni est le spécialiste du „opting out“, la meilleure illustration de l’égoïsme et de l’absence de solidarité. Pourquoi les Français ont-ils Calais? Parce que le „melting pot“ britannique refuse de laisser entrer ces réfugiés qui croient que la terre d’accueil et de réussite serait anglaise. Pourquoi toutes ces guerres, ce désordre planétaire du fait du désastre au Moyen-Orient et dont les migrants ne sont qu’une des conséquences? Aussi, et on ne le dit presque jamais, parce que Washington – des Bush à Obama – a pu compter sur le soutien infaillible de Londres, quelles que fussent les erreurs de jugement. Se souvient-on encore quelque part des mensonges de Tony Blair lors de la guerre d’Iraq?

Brexit! Une trouvaille si européenne. Le terme sonne comme une marque de charbon ou d’aluminium. Toutefois, il signifie un changement radical de ce que nous Européens fûmes, fièrement, pendant des décennies: des hommes et des femmes plutôt équitables, soucieux de justice, d’égalité des droits, plutôt solidaires, bienveillants, respectueux des droits humains. Cameron ne veut rien de tout cela. Il veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière de surcroît. Grand bien lui fasse. Sur son île. L’Europe n’a pas besoin du Royaume-Uni lequel devra continuer d’exporter et d’importer. Il pourra même continuer à donner l’illusion à certains jeunes que sa capitale est le Graal, si tant est que l’affairisme puisse rendre heureux à terme.

Cela dit: dans une famille, on fonctionne sur la base de règles communes. Que David Cameron choisisse. Churchill lui aurait appris qu’il faut trancher. Dans un sens ou un autre. Nous resterons amis, le cas échéant.