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Salut les Sisyphe, vieux copains!

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Avec le présent numéro, kulturissimo boucle son cycle annuel; il reprendrait son parcours en automne si les Sisyphe qui l’ont en charge trouvaient la force de recommencer. Mais Guy Wagner n’est plus là pour les persuader d’essayer encore et encore.

Moment propice donc pour s’éloigner sur la pointe des pieds, sans se retourner: à quoi bon tous ces efforts de réflexion, d’analyse, d’explication, de persuasion qui ne changent rien ou si peu au cours des des choses?

L’idée était bien celle d’apporter patiemment des pierres à la construction d’un bel ouvrage culturel et politique, les deux termes pris dans leur sens large et noble. Or, par les temps qui courent, trop de gens, beaucoup trop de gens sont entièrement pris par les contraintes et les futilités de la vie moderne, sans s’en rendre compte, bien sûr. Quel paradoxe au fond: jamais la somme des connaissances de l’humanité ne fut aussi facile d’accès, et jamais, le commun des mortels ne se contenta d’aussi peu d’érudition. Panem et circences, les deux en version de luxe, lui suffisent apparemment.

Qui l’a fait ainsi? Quels sont les moteurs d’une mutation sociétale assez regrettable, qui finira par infantiliser politiquement et culturellement les électeurs dans les démocraties, au grand profit des brasseurs d’affaires?

Question qui fâche les copains Sisyphe

Question qui fâche les copains Sisyphe qui s’interrogent comment il fut possible de „vendre“ aux opinions publiques réunies de l’Occident les fautes des jongleurs financiers comme la faute des Etats. Comment se fait-il que les contribuables acceptent, sans rechigner, de laisser les Etats pomper des milliards dans la finance privée, et ensuite de subir, sous forme d’austérité, le fouet? Parce que les médias se relayent en s’épaulant pour soutenir qu’il n’y a pas d’alternative, que Bush et Blair ont certes menti sur la guerre d’Irak mais qu’il fallait la faire pour des raisons systémiques et pour la démocratie, par exemple?

Ah! Elle a bon dos la démocratie. Elle repose sur des bases politiques et juridiques qui permettent des millions d’actes hautement condamnables, parce que contraires à l’éthique et la morale. En voici un, tout récent: ce Barroso, cet homme de droite, premier ministre du Portugal puis installé à la présidence de la Commission européenne par Blair (encore lui), se fait recruter par Goldman Sachs … à Londres. Ses conseils valent des milliards, des milliards que les „banquiers d’affaires“ pourront „investir“ et „fructifier“, coûte que coûte, comme en Grèce, où les populations paient la note aujourd’hui.

Où sont les pairs politiques de Barroso qui le rappellent à l’ordre? Où sont les Sisyphe européens qui interpellent leurs concitoyens, afin de remettre cet événement scandaleux dans un contexte politique, économique et culturel plus vaste: la décadence?

Les Sisyphe de kulturissimo répondront à l’appel si appel il y a chez nous et partout, ce dont il ne faut pas douter. En attendant, bonnes vacances, amis lecteurs!