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Sacrés temps

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Tout cela est de mauvais augure

Le nivellement vers le bas, que ce soit en société, en politique, dans les relations entre tiers, dans les familles, en couple, dans l’éducation, n’augure rien de bon. La manière dont les tensions grandissent au sein de la société luxembourgeoise est inquiétante, non pas parce que les polémiques se multiplient, mais parce que leur ton est de plus en plus haineux. Autant les divergences peuvent être saines et porteuses d’idées nouvelles, autant la haine est dangereuse puisque expression de frustrations, de complexes, de manque de confiance en soi et en l’avenir.

Il ne fait aucun doute qu’il y a un déficit de débats publics au Grand-Duché. A qui la faute? A chacun, individuellement. A tous, collectivement. Car qui veut discuter sur le fond, en toute transparence et en connaissance de cause, doit investir du temps, s’informer dans le moindre détail, réfléchir, assister à des rencontres, avoir le courage de s’exprimer et de formuler une opinion dans le respect de l’autre. Ce qui exige de la qualité d’écoute et de la capacité à entendre ce qui peut déplaire.

Ce n’est pas l’orientation prise ces temps-ci. Trop nombreux sont ceux qui surfent sur l’information au lieu de s’y baigner, qui préjugent sans s’être donné les moyens de juger, qui se délectent de pseudo-affaires racoleuses pour cracher un venin qui ne les honore pas.

De même qu’on ne saurait mettre en concurrence un musée avec des lits de gériatrie, on ne saurait traiter tous les chefs d’entreprise de méchants rapaces exploitant le bon salarié. Il y a des patrons infâmes et il y a des employés qui le sont autant. Mais les exceptions ne font pas la règle.

Qu’on soit pro- ou anti-CETA n’est pas le problème. Car au-delà d’un baroud d’honneur, aucun petit pays ne sera capable d’en empêcher la ratification. Le point central est donc d’élaborer, de concert, ce qui peut (et doit) être modifié, si possible avec nos partenaires européens.

Qui s’intéressera à l’histoire comprendra et cessera de gémir

L’affaire Lunghi en fut une, oui, pas celle toutefois que l’on dit. Le fait est que le talentueux directeur du Mudam a manqué de discernement en acceptant de participer à une émission d’un genre spécial. Son erreur fut de s’emporter ensuite, bien que cela peut arriver à tout un chacun. Le reste tient du roman de gare. Car le plus honteux dans l’histoire fut le propos de l’avocat et ce dernier, les constipés sur Facebook ne l’ont pas entendu en apparence. A croire qu’ils souffraient tous d’otite ce jour-là …

Ah, la Pologne. Toute prête à donner des frissons aux démocraties occidentales quand il y va d’égalités des sexes et d’émancipation. Un pays sous emprise, toujours et encore. Dire que l’interruption de grossesse y devait être de nouveau interdite, y compris en cas de maladie avérée de l’enfant à naître, voire quand la grossesse est le fruit d’un viol! Les pays changent, l’Eglise demeure et le pouvoir polonais qui allait s’exécuter a finalement dû reculer devant la protestation générale.

Alep, ville martyre, oui. Aujourd’hui. Stalingrad, ville martyre, hier. Qui s’intéressera à l’histoire comprendra et cessera de gémir.

Ainsi, la boucle est bouclée: cesser de surfer, prendre le temps de lire, débattre sereinement, faits en main, en luxembourgeois ou en chinois, en serbo-croate ou en swahili. Laissons du temps au temps. Mais est-ce encore jouable en ces temps de la terrible simplification?